L’Afrique comptait ce dimanche 3 mai 43 343 cas confirmés de coronavirus. Le Covid-19 a déjà coûté la vie à 1 761 personnes sur le continent, selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine. L’Afrique du Sud et l’Égypte sont les deux pays les touchés. Suivis par le Maroc, l’Algérie, le Nigeria et le Ghana.

• Une crise sanitaire menaçant la liberté de la presse
Ce dimanche 3 mai marque la Journée mondiale de la presse, et la situation ne s’est pas amélioré avec la pandémie. Dans les pays du Maghreb par exemple, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) déplore un climat d’intimidation contre les journalistes.
« Avec le Covid-19, les autorités multiplient les entraves au travail des journalistes. En Tunisie, plusieurs d’entre eux ont perdu leur emploi, les médias prétextant de la crise économique qui frappe le pays », explique Souhaieb Khayati, responsable de RSF pour les pays du Maghreb. « En Algérie, c’est une aubaine pour le régime, Il est en train de régler ses comptes à huis clos avec le journalisme et les médias libres et indépendants […] Donc, le Covid-19 permet aux régimes forts de la région d’en finir avec la contestation, même avec un exercice normal du journalisme », poursuit Souhaieb Khayati.
Pour marquer cette journée, l’organisation Human Rights Watch attire de son côté l’attention sur le climat d’intimidation en Somalie. HRW dénonce la fermeture d’un média et l’arrestation de cinq journalistes qui couvraient la crise du Covid-19. « Il y a un problème de liberté de la presse en Somalie, les attaques contre les journalistes augmentent jour après jour. C’est un fait », déplorait récemment à RFI, Omar Faruk Osman, secrétaire général de L’Union nationale des journalistes Somali (Nusoj).

• Le ministre de la Santé de Guinée-Bissau testé positif
Alors que la Guinée-Bissau enregistre officiellement à ce jour 260 cas de Covid-19 et un décès, un cinquième ministre vient à son tour d’être infecté par le coronavirus selon la presse locale. Il s’agit du ministre de la Santé en personne Antiono Deuna. Mercredi déjà, le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam, a annoncé avoir été contaminé et, selon le ministre de la Santé, trois autres membres du gouvernement le sont également, dont le ministre de l’Intérieur Botche Cande.

• L’état d’urgence prolongé au Sénégal
Au Sénégal, 67 nouvelles contaminations annoncées ce dimanche, soit un bilan officiel s’élevant désormais à 1 182 cas positifs et 9 décès. Quatre cas graves sont toujours en observation dans les hôpitaux de Fann et Principal. Et pour tenter d’enrayer la propagation du virus, le président Macky Sall a décidé samedi de prolonger jusqu’au 2 juin l’état d’urgence. Une mesure initialement décrétée le 23 mars et déjà prolongée une fois.

• La colère des personnels soignants de Yaoundé
Au Cameroun, les personnels soignants du centre des opérations d’urgence de santé publique de Yaoundé ont manifesté ce samedi 2 mai, en bloquant notamment l’accès de cet établissement. Les médecins, infirmiers et ambulanciers réclament la transparence sur le montant de la prime relative à la prise en charge du Covid-19. Ils dénoncent le manque de régularité dans son versement, et l’opacité autour de son montant.

• Les structures de santé centrafricaines mises au défi
Avec 53 personnes testées positives en quatre jours 72 cas au total – la Centrafrique fait face à une poussée de l’épidémie de coronavirus. Au Centre hospitalier universitaire de Bangui, en cours de réhabilitation, « un espace a été mis à disposition pour hospitaliser les cas de Covid-19 », explique le ministre de la Santé Pierre Somsé en visite sur le chantier, avant de poursuivre : « Compte tenu de l’augmentation du nombre de cas, ce segment a été créé, et il y en a d’autres qui suivront. Il faut aller vite, parce que très vite on peut se trouver devant des cas graves. » Un petit centre d’accueil d’une quinzaine de lits avait déjà été aménagé, mais avec ce nouveau lieu, une trentaine d’autres ont été préparés pour commencer. Une centaine devrait être prochainement disponible.

• Le président tanzanien incrimine les kits de dépistage « importés de l’étranger 

Ce dimanche, le président John Magufuli a directement mis en cause les kits de test de coronavirus utilisés en Tanzanie. S’exprimant depuis sa résidence de Chato, dans le Nord-ouest, le chef de l’État a affirmé que des échantillons issus de chèvre et de papaye ont été testés positifs. John Magufuli explique que ces échantillons avaient au préalable été envoyés par ses services, étiquetés comme humains, et que cela prouve selon lui l’existence de faux résultats positifs parmi la population. Il souhaite une enquete sur ces kits, « importés de l’étranger », a-t-il souligné sans plus de précision. « J’ai déjà dit que nous ne devrions pas estimer chaque aide comme destinée à être bonne pour cette nation », a conclu le président tanzanien.

Arrêt des championnats de football en Guinée
Alors que la Confédération africaine de football (CAF) a donné aux différentes Fédérations jusqu’à mardi pour annoncer si elles comptent redémarrer leur championnat ou non, la décision est déjà prise en Guinée.
La Ligue guinéenne de football professionnel, organisatrice de la Ligue 1 et de la Ligue 2, a choisi vendredi d’arrêter définitivement la saison. Elle a saisi dans un courrier la Fédération guinéenne de football, qui se trouve être la tutelle et devra valider cette décision.
D’autres espèrent toujours en revanche pouvoir boucler leur compétition. Les Tunisiens réfléchissent notamment à un championnat qui pourrait reprendre mi-juin, avec une option qui consisterait à regrouper et jouer tous les matchs dans la capitale, Tunis.