Les Etats-Unis ont enregistré vendredi 57 683 nouvelles infections dues au coronavirus, selon le comptage à 20h30 locales de l’université Johns Hopkins, qui fait référence, un niveau record depuis le début de la pandémie.
A la veille de la fête nationale américaine, le pays a aussi recensé 728 nouveaux décès dus au Covid-19, selon la même source, portant le nombre total de morts à 129 405.
Les Etats-Unis, de loin le pays le plus touché au monde par la maladie, ont désormais détecté près de 2,8 millions de cas en tout.

Le sud et l’ouest du territoire voient une flambée de cas, qui « met tout le pays en danger » selon les termes d’Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses.

Nombre d’Etats ont dû mettre le déconfinement sur pause, voire faire machine arrière, refermant à la hâte bars et plages. Et le gouverneur républicain du Texas a annoncé que le port du masque serait désormais obligatoire dans les lieux publics.

« Les gens doivent se réveiller »
L’OMS a appelé une nouvelle fois les pays touchés à « se réveiller » face à la menace. « Il est vraiment temps que les pays regardent les chiffres. S’il vous plaît, n’ignorez pas ce que vous disent les chiffres », a plaidé vendredi le responsable des urgences sanitaires à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan.

« Les gens doivent se réveiller. Les chiffres ne mentent pas et la situation sur le terrain ne ment pas », a-t-il poursuivi.
« L’OMS comprend parfaitement qu’il y a de bonnes raisons pour les pays qui veulent remettre leurs économies sur les rails (…) Mais vous ne pouvez pas ignorer le problème non plus, il ne va pas disparaître comme par magie », a-t-il dit.

Selon l’organisation, les sept derniers jours ont été les pires en terme de contaminations dans le monde (plus de 160 000 cas quotidiens) depuis que l’épidémie de Covid-19 est partie de Chine fin 2019, et 60% de tous les cas recensés jusqu’à présent l’ont été au cours du mois écoulé.

Trump discret
Les Etats-Unis sont de loin le pays le plus touché au monde par la maladie avec près de 2,8 millions de cas détectés. Mais le président Donald Trump, très critiqué pour sa gestion de la pandémie, n’a que très brièvement évoqué le sujet dans le discours qu’il a prononcé vendredi soir au Mont Rushmore à l’occasion d’une soirée de feux d’artifice en l’honneur du 4 juillet.

« Les Etats-Unis d’Amérique sont le pays le plus juste et le plus exceptionnel ayant jamais existé sur la Terre », a-t-il lancé devant une foule acquise à sa cause, qui scandait « Quatre ans de plus », et dans laquelle les masques étaient rares.

Le locataire de la Maison Blanche, qui était accompagné de son épouse Melania Trump, savait pouvoir compter sur un accueil chaleureux dans le Dakota du Sud, Etat peu peuplé qu’il a remporté en 2016 avec plus de 60% des voix.
Et la gouverneure républicaine Kristi Noem avait indiqué par avance qu’elle n’entendait pas gâcher la fête. « Nous avons dit à ceux qui sont inquiets qu’ils peuvent rester chez eux », avait-elle expliqué. « Pour ceux qui veulent se joindre à nous, nous distribuerons des masques gratuits, s’ils décident d’en porter un. Mais il n’y aura pas de distanciation sociale ».

Mauvaise posture dans les sondages
En mauvaise posture dans les sondages, Donald Trump s’en tient depuis plusieurs jours à un seul message: la crise du coronavirus est « gérée », l’économie américaine repart « plus fort et plus vite » que prévu et l’année 2021 sera « historique ».

La petite amie de Donald Trump Junior, fils aîné du président, a elle-même été testée positive, a rapporté vendredi le New York Times. Kimberly Guilfoyle, 51 ans, était présente au Mont Rushmore, mais n’a pas voyagé dans l’avion présidentiel.

Au début de ce long week-end férié, l’ancien président démocrate Barack Obama a, lui, appelé à un sursaut. « Vaincre ce virus demandera la mobilisation de tous. Portez un masque. Lavez-vous les mains », a-t-il tweeté. « Et écoutez les experts, pas ceux qui essayent de nous diviser ».