Dans l’enceinte du centre de culture scientifique bordelais, Cap sciences, fermé au public depuis le 17 mars dernier, un nouveau projet a vu le jour : un atelier de fabrication de masques en plastique, visant protéger des projections contaminantes.

Etre utile à l’effort de guerre
De son fab lab, déserté par le confinement, Clément Pasquet a voulu faire un espace utile en temps de crise sanitaire. Participer à « l’effort de guerre », si l’on file la métaphore militaire chère à notre président. C’est en étudiant ce qui se faisait ailleurs qu’il a lancé l’idée de cees visières en plastique, protectrices.

Grâce aux dons, au matériel et aux forces vives dont il dispose dans ce laboratoire du Hangar 20, il développe un premier prototype en plexiglas, « ils ont été testés par des scientifiques, notamment dans les services de réanimation. Ces derniers ont estimé que nos masques étaient utiles, et qu’on pouvait les distribuer aux soignants », précise Theo, qui travaille à leur fabrication.

Depuis, les équipes ont également développé un second modèle à partir d’un matériau plus léger, une feuille de plastique fin, habituellement utilisée comme intercalaire pour les classeurs. Le premier modèle s’adressant aux soignants de première ligne du CHU de Bordeaux et aux infirmiers, le second, aux professionnels moins exposés au virus, comme les caissières, les professionnels du tourisme, le personnel des Ehpad…

Ce dispositif se porte en complément d’un masque, pour en étendre la durée de vie. En aucun cas il ne peut s’y substituer. « La grande différence avec les masques chirurgicaux par exemple, c’est qu’ils sont lavables et réutilisables à l’infini », précise encore Théo.

10 000e masque produit ce mardi
Quatre personnes travaillent aujourd’hui quotidiennement dans ce laboratoire, Clément et Luc, qui officiaient déjà au fab lab, Théo et sa collègue, qui étaient médiateurs scientifiques dans les lieux d’exposition. Les deux derniers étant au chômage technique, ils ont accepté de rejoindre l’aventure.

Depuis, le 23 mars, date de début de fabrication, le petit laboratoire est monté en puissance, grâce aux dons de matériels et à une dotation de la région.
Alain Rousset, président de la Nouvelle-Aquitaine, était d’ailleurs en visite ce mercredi, marquant ainsi la 10 000e pièce produite dans le petit laboratoire des quais , qui a atteint une cadence de 1000 pièces quotidiennes.

L’élu a profité de son passage pour féliciter les efforts de ces « makers » de toute la Nouvelle-Aquitaine qui, depuis le début de la crise sanitaire, se sont attelés à la fabrication de gels hydro-alcooliques, de visières, de masques, de surblouses et de plaques de protection en plexiglas.