Comme 130 000 Français, Mélanie Bonnardel, une Bordelaise de 18 ans est bloquée à l’étranger. Sa mère qui se bat pour la rapatrier, nous raconte.

« On a été abandonné par l’état« . Les sentiments de Muriel Duzert, maman d’une jeune femme de 18 ans bloquée sur l’archipel des Fidji (Océanie), oscillent entre colère et désespoir. « Le gouvernement nous avait promis que tous les ressortissants français seraient rapatriés. On nous a menti », peste-telle.

Empêchée d’embarquer
Le samedi 21 mars 2020, après 3 mois d’une mission humanitaire grisante au sein de l’ONG « GVI », Mélanie Bonnardel s’apprête à monter l’avion qui la ramènera à Bordeaux (Gironde), où elle vit avec sa mère.

Après des longues minutes d’attente pour accéder à son vol, le personnel de l’aéroport de Nadi (Iles Fidji) lui signifie très sèchement qu’elle ne pourra embarquer. Le motif ? L’Australie – où l’appareil doit faire escale – refuse désormais tous ressortissants français sur son sol.
Cette situation est d’autant plus folle, qu’il n’y a quasiment pas de cas de coronavirus sur les îles Fidji, et que ma fille peut prouver qu’elle n’a pas quitté le territoire pendant 3 mois »

Elle se joue de malchance
Abasourdie par la nouvelle, le jeune femme tente de plaider sa cause auprès de l’ambassade de France. Mais elle se joue de malchance.
Alors que la perspective d’un rapatriement vers Nouméa, puis la France métropolitaine, semble se dessiner la Nouvelle Calédonie annonce également la fermeture de ses frontières, en raison de l’apparition des premiers cas de COVID-19.

Le jour qui suit, l’ambassade lui laisse entrevoir une nouvelle lueur d’espoir : un formulaire de transit temporaire qui lui permettrait de retenter sa chance en passant par l’Australie.
« Dés qu’elle nous a parlé de cette possibilité , nous nous sommes rués sur les vols qui relient l’Australie à la France. Hélas, ils ont été annulés les uns après les autres », déplore sa mère, qui avait tout de même déposé une option à 1000 euros sur l’un des vols. Envolés, eux.
Tout comme les 2600 euros des billets pour le vol que Mélanie n’a pas pu prendre.

Quand l’angoisse se teinte de colère
Tout juste majeure, la jeune bordelaise qui garde des contacts réguliers avec ses parents évoque la probabilité d’être bloquée sur l’île durant 2 mois supplémentaires, selon les dires de l’ambassade.
Une éternité pour cette étudiante, qui sera hors la loi dès le 8 avril prochain, date à laquelle expire son visa.
« Nous l’avons très souvent sur WhatsApp. Mais j’avoue que son humeur est changeante. A des moments elle sombre dans le désespoir, puis une heure après elle retrouve l’énergie pour se battre », précise la conseillère en immobilier.

Très remontée, suite aux promesses d’Emmanuel Macron quant au rapatriement des Français à l’étranger, elle a tenté de joindre le Ministère des affaires étrangères, qui la renvoie tour à tour vers l’ambassade ou d’autres ministères.
« Ironie du sort, le ministère de la Santé a joint Mélanie sur son portable hier, afin de savoir si elle avait de la fièvre ou si elle toussait », raconte sa mère qui peine à contenir sa colère.
Les seules esquisses de solutions, elles les a trouvées sur un groupe d’entraide Facebook, ou en contactant les familles de la vingtaine de français toujours coincée aux Fidji.

A l’instar de sa fille, ils sont 130 000 ressortissants français bloqués à l’étranger en raison de l’épidémie de coronavirus.

Source: Actu Bordeaux