C’est leur combat : rendre le port du masque obligatoire dans l’espace public, ou demander au gouvernement de le faire, ce qui n’est actuellement le cas que dans les transports en commun. De nombreux maires à travers la France ont publié des arrêtés, ou lancé des appels, afin d’obliger leurs administrés à porter une protection faciale.

De Paris à Bordeaux en passant par Nice
L’appel a été répété ce mardi 12 mai par la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo qui demande que le port du masque soit obligatoire dans les parcs et les jardins, qu’elle veut désormais ouvrir « à la promenade », mais aussi « dans toutes les rues de la capitale ».

Couvre-feu, port du masque obligatoire… Les maires en font-ils trop ?
« Compte tenu des besoins des Parisiens, car Paris est une ville très dense, je renouvelle ma demande d’ouvrir à la promenade les parcs et les jardins avec port du masque obligatoire, ce qui devrait aussi être le cas dans toutes les rues de notre ville », a écrit Anne Hidalgo sur Twitter.

A Nice, le maire LR Christian Estrosi avait pris jeudi 7 mai un arrêté imposant le port du masque dans l’espace public à Nice de 8 heures à 20 heures pour « motifs sanitaires », une mesure que ne prônait pas le gouvernement. Mais à quelques heures d’une audience au tribunal administratif où il était attaqué via deux recours, il a abrogé ce texte dimanche soir, « très tard », « pour en prendre un plus adapté » selon l’avocat de la ville Me Adrien Verrier.
Les brigades anti-Covid, face au défi de la deuxième vague
« Je ne lâcherai rien pour protéger les Niçois », a lancé lundi après-midi sur Twitter Christian Estrosi, avant de prendre un nouvel arrêté valable jusqu’au 12 mai reprenant le décret temporaire du Premier ministre paru lundi. Ce nouvel arrêté impose le port du masque sous certaines conditions, notamment dans les situations engendrant « une incompatibilité avec les exigences des règles de distanciation sociale ». Un autre est attendu après promulgation de la loi d’urgence sanitaire. Les Niçois qui ne respectent pas cette obligation s’exposent à une contravention.

« Plusieurs protections valent mieux qu’une »
Le maire LR de Bordeaux Nicolas Florian voulait, le 27 avril dernier, lui aussi aller plus loin que le gouvernement et rendre obligatoire le port du masque sur les quais, les rues passantes comme la rue Sainte-Catherine, sur les marchés, dans les parcs et dans les jardins. les transports, la protection faciale est obligatoire dans les rames des trams et les bus, mais aussi sur les stations, sur les quais et à proximité des arrêts, comme l’explique France Bleu.

La ville de Leucate a opté pour la protection maximale de la population en appliquant le principe suivant : « Plusieurs protections valent mieux qu’une », raconte « l’Indépendant ». Après avoir fait distribuer à la population des masques « grand public », le maire Michel Py a pris un arrêté rendant le port du masque obligatoire dans l’espace public. Avec une amende de 17 euros en cas de non-respect. A Lyon, le maire de la ville veut également rendre son port obligatoire dans l’espace public.

Problème : le conseil d’Etat avait rejeté, au mois d’avril, l’arrêté du maire de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, qui rendait le port du masque obligatoire pour tous les habitants de la commune lors de déplacements. Les maires « ne peuvent, de leur propre initiative, prendre d’autres mesures destinées à lutter contre la catastrophe sanitaire » que celles décidées par l’Etat, avait jugé la plus haute juridiction administrative. Depuis le début du déconfinement, le port du masque est obligatoire dans les transports en commun, mais pas dans l’ensemble de l’espace public même s’il est recommandé.