Avec le confinement, des associations caritatives nantaises constatent l’arrivée de nouveaux bénéficiaires.
En plus de celle accordée par l’Etat, la ville de Nantes va verser une aide financière à 7.500 familles.
« La crise a révélé la grande fragilité d’une partie de la population, peu visible en temps normal, quand tout va bien.» Voilà le constat dressé ces derniers jours par les bénévoles des Restos du Coeur de Loire-Atlantique, qui a augmenté sa cadence pour fabriquer et conditionner déjà plus de 46.000 repas depuis la mi-mars.

« Ce lundi a été notre plus grosse journée avec 1.325 sacs distribués, c’est-à-dire près de 4.000 repas, rapporte Jacky Lépron, le vice-président. Avec le confinement, on voit des gens qui viennent d’autres associations mais aussi des nouvelles personnes, dont le budget est impacté par le chômage partiel ou parce que leur CDD n’a pas été renouvelé. Il y a aussi ceux qui arrivaient à se débrouiller au début mais pour qui c’est trop dur désormais, comme les étudiants. »

D’autres associations caritatives font malheureusement face au même phénomène. « En Loire-Atlantique, la banque alimentaire délivre sept tonnes de nourriture par semaine, contre cinq habituellement, à quelque 12.000 bénéficiaires, indique le préfet de région Claude d’Harcourt. Cette crise frappe durement les plus précaires. » Même son de cloche au Secours populaire qui indique avoir apporté depuis la mi-mars à Nantes une aide alimentaire à 3.720 personnes, « dont la moitié non connue de l’association » jusqu’ici.

A Nantes, une aide de 100 euros par famille
D’ici à mi-mai, en Loire-Atlantique, 14 millions d’euros vont être exceptionnellement versés à environ 65.000 familles parmi les plus modestes, principalement par l’intermédiaire de la CAF, annonce ainsi le préfet. A Nantes, la maire Johanna Rolland a décidé ce week-end d’étoffer cette aide, en attribuant la somme de 100 euros par enfant à près de 7.500 familles nantaises.

« La fermeture des écoles a entraîné la suspension d’un service essentiel dans la vie quotidienne des parents et de leurs enfants : la restauration scolaire. (…), justifie-t-elle. La crise que nous traversons depuis plusieurs semaines ajoute encore cette difficulté pour les familles aux revenus modestes, il m’a donc semblé indispensable de les accompagner pour atténuer cela. »

Pour les personnes les plus précaires, la préfecture annonce qu’un système de chèques services a été mis en place et va concerner 3.000 personnes ou ménages de la région nantaise. Plus de 300.000 euros ont déjà été versés sous la forme de coupons de 3,50 euros. Fournis par le Samu social ou par l’intermédiaire d’associations, ils sont valables pour l’achat de denrées alimentaires et de produits d’hygiène de première nécessité.