Le sport est à l’arrêt depuis la mi-mars. Les réponses aux questions qui entourent ses conditions de reprise aussi. Bien que le président Macron a évoqué un probable déconfinement de la population à partir du 11 mai, le sport, professionnel ou associatif, ne sait toujours pas à quoi s’en tenir.

Si un document de travail, proposant de structurer une reprise en trois temps (du 11 mai au 15 juin, à partir du 15 juin, et enfin un retour aux activités classiques en août-septembre) a été adressé en début de semaine à certains présidents de fédérations, il semble déjà très loin de la réalité. A l’heure où le Ministère des sports réfléchit, avec les différentes fédérations et ligues concernées, à un plan de reprise qu’il présentera au Premier ministre la semaine prochaine, sa représentante, Roxana Maracineanu, a d’ailleurs pris soin de tempérer les espoirs.

Après avoir rappelé que le « sport n’était pas prioritaire dans notre société », la ministre a précisé « qu’une reprise à la mi-juin était le scénario optimum. » « Mais il y en a d’autres, a-t-elle précisé dans Le Club sur Eurosport. Celui d’une reprise en septembre des championnats, voire d’une saison blanche », en font partie.

Football et rugby partent de loin
Elle a également annoncé que l’interdiction des rassemblements jusqu’à mi-juillet pourrait être prolongée jusqu’en septembre et que certains sports, dans lesquels le contact physique est inexistant, pourraient reprendre avant d’autres.

Dans tous les cas, les événements amenés à reprendre se feront « à huis clos ou en mode dégradé avec des restrictions très strictes au niveau des spectateurs présents », a précisé la ministre en estimant que l’interdiction des rassemblements avec du public, actuellement annoncée jusqu’à mi-juillet, « va durer a minima jusqu’en septembre » voire « jusqu’à nouvel ordre, jusqu’à ce qu’on trouve un vaccin ».

Un coup dur pour le rugby et le foot ? Seule certitude, la réunion d’information, que la Ligue de rugby a initiée auprès de ses clubs mardi, a fait naître un torrent d’inquiétudes chez la plupart des dirigeants du Top 14 et de Pro D2. Pour la majorité d’entre eux, le protocole de retour à l’entraînement établi par des médecins du sérail apparaît à la fois trop complexe et trop coûteux pour être réalisable.

Outre une batterie d’examens médicaux approfondis, des tests réguliers liés au Covid-19 à effectuer plusieurs fois par semaine, le protocole préconise également une reprise par petits groupes, les joueurs restant distants d’au moins 8 mètres les uns des autres. Un casse-tête pour les présidents de clubs qui ont, pour beaucoup, quitté la visioconférence dépités.

De son côté, la Ligue de football professionnelle devrait être en mesure de présenter son idée du protocole sanitaire nécessaire à la reprise en fin de semaine. Dans une discipline où la quasi-totalité des acteurs sont soumis à un suivi médical pointu et régulier, les conditions de reprise d’entraînement ne devraient pas être très éloignées des règles suggérées au reste de la population.

Masques, distances de sécurité et, bien évidemment, tests y seront préconisés. La Ligue envisagerait même d’en acheter 50 000 prochainement. Une initiative de plus pour convaincre le Premier ministre et la Santé de donner leur aval à une reprise.