Les graves conséquences économiques de la pandémie de Covid-19, en particulier la fermeture prolongée des services « non essentiels », devraient se traduire par une nette baisse de la production de richesse en 2020 sur le continent européen, à en croire le Fonds monétaire international.

Le FMI salue l’intervention « à grande échelle » de la Banque centrale européenne, alors que la pandémie de Covid-19 devrait entraîner une « profonde récession » des économies du continent en 2020.

Le Fonds monétaire international estime ce lundi 30 mars qu’une profonde récession en 2020 sur le continent européen est un fait acquis en raison des graves conséquences économiques de la pandémie due au coronavirus.

Dans les grandes économies européennes, les services non essentiels fermés par décret gouvernemental représentent environ un tiers de la production, explique dans un billet de blog le directeur du FMI pour l’Europe, Poul Thomsen.
Cela signifie que chaque mois où ces secteurs restent fermés, cela se traduit par une baisse de 3 % du PIB annuel, a-t-il ajouté, soulignant la férocité étonnante avec laquelle le Covid-19 a frappé l’Europe.

La « détermination des dirigeants » européens saluée

Sur la zone euro en particulier, Poul Thomsen estime que la détermination de (ses) dirigeants à faire le nécessaire pour stabiliser l’euro ne doit pas être sous-estimée, au moment où les critiques fusent sur l’incapacité des pays européens à se montrer solidaires face à la crise.

Il juge particulièrement importants l’intervention à grande échelle de la Banque centrale européenne, ainsi que l’appel lancé par les dirigeants européens pour que le Mécanisme européen de stabilité (MES, le fonds de secours de la zone euro, N.D.L.R.) vienne compléter les efforts budgétaires nationaux.
Cela permettra, poursuit-il, de garantir que les pays dont la dette publique est élevée, comme l’Italie, pays particulièrement touché par l’épidémie, disposent de la marge de manœuvre budgétaire dont ils ont besoin pour réagir énergiquement à la crise.

Inquiétude pour les pays européens hors UE

La principale préoccupation du FMI à ce stade concerne plutôt les petits pays en dehors de l’UE, explique Poul Thomsen.

À l’exception de la Russie et de la Turquie, la plupart des neuf économies émergentes d’Europe centrale et orientale non-membres de l’UE ont déjà demandé une aide d’urgence via les mécanismes de soutien financier rapide du FMI, rejoignant ainsi plus de 70 autres pays membres dans le monde.