Les cafés, bars et restaurants ne savent toujours pas quand ils pourront rouvrir. Réunie vendredi matin par Emmanuel Macron, la profession ne sera fixée sur son sort que fin mai, alors que les autres commerces redémarreront le 11 mai. «Ce virus n’aime pas l’art de vivre à la française (…) parce qu’il se propage essentiellement par contact humain», a estimé le président de la République, au début de la réunion.

Dramatiquement impacté, le secteur va bénéficier, en plus d’annulations de charges, d’un fonds de solidarité élargi à compter du 1er juin aux entreprises employant jusqu’à 20 salariés et réalisant jusqu’à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires (contre 10 salariés et 1 million de chiffre d’affaires pour l’ensemble des TPE). Le montant de l’aide sera doublé à 10.000 euros maximum. «N’avoir aucune précision sur la date d’ouverture, ni aucun calendrier, est un problème, affirme Roland Héguy, président confédéral de l’Umih, le principal syndicat professionnel. Mais le pire serait de rouvrir pour devoir refermer ensuite. Il faut une bonne semaine pour remettre en marche un restaurant. Nous serons prêts début juin.»

Représentée par Sébastien Bazin, PDG d’Accor, la profession a remis au gouvernement un protocole sanitaire, qui doit être validé par les ministères de la Santé et du Travail. Il comporte dix fiches pratiques, portant essentiellement sur le respect de la «distanciation sociale» (un mètre entre les tables, réservations limitées à huit personnes…), le nettoyage et la désinfection (obligation pour le personnel de salle de se laver les mains toutes les 30 minutes…). «Il faudra lui donner une force juridique pour que tous les restaurateurs puissent s’engager là-dessus», explique Bruno Le Maire, ministre de l’Économie.

À l’arrêt, la profession (près de 207.000 établissements employant 830.000 personnes) se relèvera difficilement. Selon Roland Héguy, 10 à 20 % des cafés, bars et restaurants envisagent de ne pas rouvrir avant 2021, faute de clientèle suffisante. Les plus fragiles ne rouvriront jamais.