La Métropole s’associe à la Région Nouvelle-Aquitaine pour venir au secours des TPE (très petites entreprises) frappées par la crise du coronavirus, pour lesquelles elle a annoncé débloquer 10 M€.

Mais elle se préoccupe aussi de l’approvisionnement en nourriture et de la protection sanitaire des 150 squats du territoire métropolitain, qui pourraient se transformer en autant de foyers infectieux.
Si la compétence économique est désormais du ressort de la Région, Bordeaux Métropole ne renonce pas à amener sa pierre à l’édifice.

C’est ainsi que ce jeudi 2 avril en fin de journée, Patrick Bobet, maire du Bouscat et président de Bordeaux Métropole, a présenté plusieurs mesures allant dans ce sens votées à l’unanimité lors de la réunion exceptionnelle du bureau. “Nicolas Florian (maire de Bordeaux et vice-président de Bordeaux Métropole-NDLR) n’est pas présent avec nous car il est en ce moment même en visioconférence avec le président de la Région, Alain Rousset, pour parler de l’aide à apporter aux acteurs économiques” a prévenu d’entrée le président.

C’est ainsi que Bordeaux Métropole va apporter la somme de 10 M€ au titre du fonds de soutien aux entreprises de 1 à 5 salariés implantées sur le territoire métropolitain, sachant que la Région a de son côté débloqué 15 M€.

15.000 TPE concernées à Bordeaux Métropole

“Cette taille représente beaucoup d’entreprises dans la Métropole et nous avons besoin de relais, c’est pourquoi nous allons travailler avec la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux Gironde et la Chambre de métiers et de l’artisanat de Gironde, comme nous l’avons déjà fait lors de la crise des Gilets jaunes. A la différence que là ce n’est plus le même niveau d’intervention”, a déroulé le président de Bordeaux Métropole.

Environ 15.000 entreprises sont potentiellement concernées par ces aides à Bordeaux Métropole, selon Nicolas Florian, qui n’exclut pas un soutien financier plus important en cas de besoin dans les prochaines semaines. “Il faudra ensuite réfléchir plus structurellement à moyen et long terme au modèle de développement économique de notre territoire, notamment vers la transition énergétique”, a-t-il précisé vendredi 3 avril. De son côté, la CCI Bordeaux Gironde que les TPE sont les plus exposées à la crise avec des tensions très forte sur leur trésorerie. Plus globalement, selon une enquête de la CCI, 91 % des entreprises girondines connaissent des difficultés importantes et 74 % n’ont plus du tout d’activité économique.

Squats : quand le président de la Métropole s’attaque à l’ARS

Patrick Bobet a également présenté une autre opération métropolitaine lancée à l’initiative de la ville de Bordeaux. Il s’agit du fonds partenarial, doté de 500.000 euros, destiné à venir en aide aux associations, qu’elles aient une vocation économique ou plus largement culturelle. Patrick Bobet a également souligné que la Métropole avait rajouté 50.000 euros aux 100.000 euros de budget destiné à la Banque Alimentaire, ainsi que 10.000 euros pour le centre d’affaires alternatif Darwin, autant pour le Secours Populaire, sans oublier 6.000 euros pour les Enfants de Coluche et 6.000 euros pour un autre collectif. Parce que la Métropole compte 150 squats qui regroupent entre 2.000 et 2.500 personnes, dont 500 mineurs, qui ne sont plus correctement approvisionnés.

“Avec Suez nous avons fait remettre l’eau courante dans tous ces squats. Mais certains des habitants de ces squats n’ont plus rien mangé depuis deux ou trois jours. Nous avons demandé l’aide de la préfète parce que cela devient tendu, nous avons besoin de l’appui de la police pour pouvoir réapprovisionner ces squats dans de bonnes conditions. Par ailleurs nous attendons toujours que l’Agence régionale de santé (ARS) fasse son travail en équipant ces squats en savon. Il faut que chacun respecte ses missions !”, s’est énervé le président de la Métropole, qui est également médecin.

Sa crainte étant de voir tout ou partie de ces squats se transformer en nouveaux foyers infectieux.

A Bordeaux Métropole aussi la pollution est en baisse

Patrick Bobet a précisé par ailleurs que le fait que les élections municipales soient repoussées à octobre n’empêcherait pas la Métropole de relancer certains grands travaux, comme l’achèvement du pont Simone Veil, entre Bègles et Floirac. Les élus métropolitains ont pu apporter une touche fleurie à leurs interventions en faisant un point sur l’évolution de la circulation automobile depuis le début de la crise du coronavirus.

« Entre lundi et vendredi la circulation automobile à chuté de -75 %, puis de -80 % samedi et de -85 % dimanche. C’est incroyable de voir avec quelle facilité nous avons pu dépasser l’objectif de -15 % que nous avions tant de mal à atteindre avant la crise », s’est amusé Christophe Duprat, vice-président de Bordeaux Métropole délégué aux transports et au stationnement.

De quoi mettre du baume au coeur à tous les candidats bordelais au second tour des élections municipales de 2020.

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