Transports, écoles, commerces… le point sur ce qui change ce lundi, après 55 jours de confinement.
Le 11 mai aura été attendu pendant cinquante-cinq jours par les Françaises et les Français. Théoriquement, c’est, dès minuit, le début de la fin du confinement mis en place pour limiter la propagation du nouveau coronavirus. Mais cette libération restera partielle et contrôlée. D’autant que de nouveaux foyers du virus sont apparus en Nouvelle-Aquitaine, pourtant classée en vert, faisant redouter un rebond de l’épidémie.

Retrouvailles
Avec le déconfinement, il redevient (enfin) possible de se réunir à dix, au maximum. Que risque-t-on si ce nombre est dépassé ? «On ne va pas envoyer un gendarme dans chaque appartement», a lancé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner sur France Inter. Une bonne nouvelle.

Travail
Pendant que les enfants vont peu à peu retrouver le chemin de l’école, (le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer souhaite que tous les enfants aient pu retrouver «au moins une fois» leur école d’ici à fin mai), des millions de personnes reprendront le travail dans leurs locaux professionnels.

En région parisienne, l’afflux de passagers dans le métro et réseau ferré emprunté par des millions de personnes sera régulé avec une attestation obligatoire de l’employeur pour circuler aux heures de pointe. Un siège sur deux sera condamné et un marquage au sol installé. Les contrôles seront effectués entre 6h30 et 9h30 et entre 16 heures et 19 heures.

De nombreux magasins non alimentaires vont rouvrir leurs portes, mais, comme l’a expliqué Edouard Philippe, «chacun d’entre eux devra respecter un cahier des charges strict, limitant le nombre de personnes présentes en même temps». Les bars, restaurants, lieux de spectacles, restent toutefois fermés jusqu’à nouvel ordre.

Distanciation
Lavages de mains répétés, activité physique réduite, distance de sécurité, nettoyage des lieux… les consignes concernant les gestes barrières restent plus que jamais d’actualité pour éviter le risque d’un nouveau sursaut du virus qui fait plus de 26 000 morts en France depuis le 1er mars.

Le masque, s’il n’est pas obligatoire dans l’espace public, devient le sésame obligatoire dans les transports publics. A la station Châtelet-Les Halles, centre névralgique des déplacements parisiens, la RATP va installer des caméras pour mesurer l’adoption des masques.

L’Etat va mettre à partir de lundi «10 millions de masques à disposition des opérateurs de transport pour qu’ils les distribuent à leurs usagers», dont 4,4 millions pour la région Ile-de-France, selon le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

Zones
Tous les habitants n’auront pas les mêmes droits en même temps. Dans les zones vertes de la désormais bien connue carte épidémique du Covid-19, l’accès à des lieux collectifs, notamment les espaces verts, sera plus aisé. Mais même dans ces zones vertes, «il faut considérer que le virus est là. Il est en embuscade, il circule», a mis en garde dimanche le Pr Anne-Claude Crémieux, infectiologue à l’hôpital Saint-Louis à Paris, après la découverte de foyers épidémiques en Dordogne et dans la Vienne. Pour les plages, la fermeture demeure la règle, mais les préfets pourront ponctuellement les ouvrir.

Quatre régions (Ile-de-France, Hauts-de-France, Grand Est et Bourgogne Franche-Comté) et 32 départements au total, dont Mayotte, restent classés «rouge» en raison de la circulation toujours rapide du virus et du risque de saturation des hôpitaux qu’elle entraîne. Dans la capitale et en Ile-de-France, le déconfinement va être plus encadré que sur le reste du territoire.

La situation de Mayotte impose carrément d’y «retarder le déconfinement».
Les frontières nationales restent «fermées jusqu’à nouvel ordre», a annoncé le ministère de l’Intérieur.

 

Déplacements
Dès lundi, l’attestation de sortie du domicile disparaît, sauf pour les trajets supérieurs à 100 kilomètres hors du département de départ. Ces déplacements au-delà de 100 kilomètres restent prohibés sauf motif impérieux et justifiables.

L’accès à certaines gares comme à Paris pourra être filtré par les forces de l’ordre et les transports collectifs entre régions resteront limités.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, envisage également de recourir à la «circulation alternée» si le trafic automobile est «trop intense» à partir de lundi, annonce-t-elle au Journal du dimanche.

Il reste 2 812 patients souffrant de formes graves du Covid-19 hospitalisés en réanimation. Et l’absence de traitement ou de vaccin incite à la vigilance. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé qu’un nouveau point d’étape aurait lieu le 2 juin en vue de faire évoluer les règles en vigueur.