Lors de son intervention devant l’Assemblée nationale, ce mardi après-midi, Edouard Philippe a annoncé son plan de reprise pour les transports publics lors du déconfinement, fixé au 11 mai.

Après avoir précisé qu’il souhaitait que les opérateurs remontent au maximum leur offre (70 % à la RATP, 50 % à la SNCF), que les employeurs devaient favoriser le télétravail et annoncé que le masque serait bien obligatoire sur les réseaux, il a évoqué la distanciation sociale.

« La capacité du métro parisien sera drastiquement réduite, a prévenu le Premier ministre. Il faudra condamner un siège sur deux, favoriser par des marquages au sol la bonne distanciation sociale et se préparer à limiter les flux. »
Des mesures, identique à celles appliquées dans le métro de Milan (Italie) depuis quelques jours, qui ne manquent pas de faire réagir les usagers.

 

« On a l’impression que le Premier ministre n’a jamais pris le métro! » s’agace Bastien Berthier, délégu é du syndicat UNSA-RATP q ui siège à la commission santé, sécurité et conditions de travail de l’entreprise. « Un siège sur deux, c’est inapplicable et la RATP n’aura pas les moyens humains pour filtrer l’entrée des rames. Ce ne sont que des effets d’annonce… »

«Ça revient à dire aux gens de ne pas prendre les transports…»
Même inquiétude de la part de l’association Plus de Trains. « On parle de sièges, mais je rappelle que ce sont surtout des gens debout qui voyagent aux heures de pointe, rappelle Arnaud Bertrand, président de l’association. On est parfois 700 par rames sur le RER avec 150 sièges. Comment va-t-on organiser le filtrage ? Y aura-t-il un agent RATP sur chaque quai ? Ça annonce un vrai casse-tête pour les opérateurs et ça revient à dire aux gens de ne pas prendre les transports… »

Même s’il se réjouit que le Premier ministre ait parlé d’une mise en route qui se fera « avec les opérateurs et les usagers », Marc Pélissier, président de l’association des utilisateurs des transports (AUT) en Ile-de-France, se dit lui aussi « très perplexe. » « Un sticker sur un siège ou au sol, c’est bien mais j’attends de voir s’ils seront vraiment respectés », confie ce représentant d’usagers du métro.

De son côté, la RATP a fait savoir qu’elle travaillerait avec l’autorité organisatrice des transports (IDFM), la région et la mairie de Paris pour « réadapter l’offre et limiter les flux afin de rendre possible la distanciation sociale en particulier aux heures de pointe ». Des mesures qui dépendront beaucoup du civisme des usagers…

(le parisien)