Les Français n’ont pas à craindre un nouveau confinement à l’échelle nationale. C’est le message qu’a délivré Emmanuel Macron à Paris Match, mercredi 19 août. « On ne peut pas mettre le pays à l’arrêt, parce que les dommages collatéraux d’un confinement sont considérables, a estimé le chef de l’Etat. Le risque zéro n’existe jamais dans une société. Il faut répondre à cette anxiété sans tomber dans la doctrine du risque zéro. »

Un « reconfinement ciblé » de certaines zones n’est cependant pas à exclure « si la situation l’imposait », ajoute le chef de l’Etat, indiquant sa préférence pour des « stratégies très localisées, comme ce qui s’est passé en Mayenne ». Dans ce département, les rassemblements de plus de dix personnes ont été interdits dès le 27 juillet, tandis que le port obligatoire du masque s’applique dans 69 communes du département, depuis début août. Un plan de dépistage massif de toute la population âgée de plus de 10 ans, soit environ 300 000 personnes, a par ailleurs été lancé dans le département.

Rencontre avec Merkel

Le chef de l’Etat s’est également exprimé sur les tensions persistantes avec la Turquie en Méditerranée orientale, qu’il abordera avec Angela Merkel jeudi. Après la Britannique Theresa May en 2018 et le Russe Vladimir Poutine l’an dernier, la chancelière allemande est le troisième dirigeant à être invité par M. Macron au fort de Brégançon.

Dans l’entretien à Paris Match, le président de la République considère que son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, mène « une politique expansionniste qui mêle nationalisme et islamisme, qui n’est pas compatible avec les intérêts européens » et est « facteur de déstabilisation ». De son côté, Berlin se montre moins offensif face à Ankara. L’Allemagne tente de son côté une médiation entre la Grèce et la Turquie, pour le moment à l’arrêt.

Depuis début août, la Turquie cherche des hydrocarbures dans une zone située entre la Crète, dans le sud de la Grèce, et Chypre et au large de la ville turque d’Antalya. Cette zone se situe pour deux tiers en zone maritime grecque, contestée depuis des décennies par Ankara. La Grèce a fait appel à l’Union européenne pour tenter de défendre sa souveraineté sur ces eaux. En réponse, Paris a déployé deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de la marine nationale dans la zone.