Alors que Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG, est en première ligne pour défendre les intérêts du football français face aux diffuseurs TV, le double jeu du Qatar dans ce dossier pourrait profiter in fine à la L1. Dans le cas contraire, certains auraient déjà un plan B.

C’est un paradoxe que la patronne même de la LFP, Nathalie Boy de la Tour, a souligné avant de s’en accommoder faute d’alternative: il revient à Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG et de beIN Media Group, de négocier – accompagné de ses homologues Jacques-Henri Eyraud (OM), Olivier Sadran (TFC) et Jean-Pierre Rivère (OGC Nice) – avec Canal+ et beIN Sports pour obtenir l’intégralité des droits TV initialement promis. Les deux groupes ayant décidé de suspendre leurs versements à la Ligue tant que les championnats de L1 et de L2 seront suspendus.

Pour Daniel Riolo, connu pour son franc-parler sur l’antenne de RMC, l’explication est toute trouvée. « Tous les clubs se plaignent toujours du pouvoir du PSG, de son oseille, notamment Aulas. Là, il ne dit rien. On envoie Nasser demander à son adjoint, son employé, pourquoi il ne veut pas donner l’argent à des clubs. Je ne sais pas si on se rend compte qu’on frise le grotesque. Mais du coup, c’est le Qatar qui va sauver la Ligue 1, comme il l’a sauvé dans le dernier appel d’offres. Donc j’attends la rentrée quand les gens seront débarrassés de ce mal qui nous ronge actuellement, les banderoles anti-Qatar, les déclas de présidents anti-Qatar, les propos de Jean-Michel Aulas pour se plaindre alors que l’argent dans les caisses des clubs français viendra du Qatar et du PSG… »

Des fonds privés sollicités ?

Alors, Nasser Al-Khelaïfi et le Qatar sauveurs de la Ligue 1 ? Pourquoi pas si les discussions aboutissent et que les quelque 152 millions d’euros de droits de diffusion qui devaient tomber ce 5 avril finissent effectivement dans les caisses de la LFP, puis des clubs.

En cas d’échec en revanche, il faudra bien un plan B. Une mesure d’exception à laquelle travaillent huit des principaux clubs composant l’élite, rapporte RMC. En marge d’un conseil d’administration de la LFP tenu vendredi, les présidents Nasser Al-Khelaïfi (PSG), Jacques-Henri Eyraud (OM), Olivier Sadran (TFC), Jean-Pierre Rivère (OGCN), Nicolas Holveck (Stade Rennais), Gérard Lopez (Losc), Bernard Caïazzo (ASSE) et Jean-Michel Aulas (OL) ont décidé de s’unir pour trouver une nouvelle source de revenus.

La solution évoquée porte sur un prêt contracté auprès de fonds privés, à hauteur de 200 à 250 millions d’euros. Reste à connaître les modalités de redistribution et de recouvrement par la suite…