Interrogé sur la vaccination des plus petits au micro de France Inter, le ministre de la Santé et des Solidarité a rappelé qu’il n’y avait “aucune autorisation d’utiliser le vaccin sur des enfants.”

Une porte ouverte aussitôt refermée. Samedi, le “Monsieur vaccin” du gouvernement, Alain Fischer, envisageait, à cause de la propagation des nouveaux variants du Covid-19, de faire vacciner les enfants. Une piste pour l’instant écartée par le gouvernement. Au micro de France Inter ce mardi, Olivier Véran a rappelé qu’il n’y avait “aucune autorisation d’utiliser le vaccin sur des enfants” à l’heure actuelle.

“A ce stade il n’y a aucune autorisation d’utiliser le vaccin sur des enfants dans un cadre sanitaire classique. L’Agence européenne du médicament ne nous a pas demandé de le faire et n’a pas accordé d’autorisation. Si la situation devait évoluer, il y aurait une saisine des autorités compétentes, au niveau européen et national. (…) Pour l’instant, ce n’est pas au programme”, a balayé le ministre de la Santé et des Solidarités.

Les enfants majoritairement exclus des essais cliniques
Samedi, Alain Fischer, immunologue et président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, avait affirmé dans une interview publiée dans les pages du Parisien:

“Les nouveaux variants pourraient nous conduire à faire évoluer la stratégie. Peut-être un jour faudra-t-il vacciner les enfants.”

Et d’ajouter: “En Grande-Bretagne, on cherche à savoir si leur taux d’infection plus important est lié à ce variant. Si cela se confirme et que les enfants transmettent le virus, la question se posera.”

Or, il est important de rappeler que les enfants n’ont pas été inclus dans la majorité des essais cliniques.

“En raison de la faible inclusion (voire de l’exclusion) des femmes enceintes et des moins de 18 ans dans les essais cliniques en cours, la vaccination de ces populations n’est pas priorisée, à ce stade”, rappelait en décembre la Haute autorité de Santé.

Selon des informations du New York Times, le groupe pharmaceutique américain Moderna a toutefois fait participer des adolescents de 12 à 17 ans à ses essais.

“Ce serait une aberration”
Ce week-end, de nombreux médecins n’ont pas tardé à réagir aux propos d’Alain Fischer, comme Frédéric Adnet, chef des urgences de l’hôpital Avicenne de Bobigny. Ce dernier a déclaré sur notre antenne ne pas vouloir croire “une seule seconde qu’il y ait un changement de stratégie, qu’on laisse tomber les patients les plus fragiles pour vacciner les enfants.”

“Ce serait une aberration”, avait-il assuré.