Selon les chiffres du Centre de prévention des maladies de l’Union africaine (CDC), le continent comptait ce mercredi 13 mai 69 947 cas confirmés de coronavirus, et 2 410 décès dus à la maladie. L’Afrique du Sud est le pays le plus touché, devant l’Égypte et le Maroc.

• Le Niger relâche les contraintes
« Sur proposition des chefs religieux, après consultation du Comité d’experts Covid-19 et au vu de la tendance favorable de l’évolution de la maladie à Covid-19 », le gouvernement a autorisé la réouverture des lieux de culte à compter de ce mercredi, et annoncé la levée du couvre-feu en vigueur à Niamey depuis fin mars. Il appelle les fidèles au respect des mesures barrières pour empêcher la propagation du virus.

L’interdiction des prières collectives avait déclenché des émeutes à Niamey, alors qu’allait débuter le mois de ramadan. Le Nigera enregistré 854 cas de coronavirus dont 47 décès, selon le dernier bilan.

• Sénégal : déconfinement diversement apprécié, les pêcheurs en souffrance
Comment les Dakarois ont-ils accueilli la décision de Macky Sall de lancer le déconfinement du pays en rouvrant lieux de culte, marchés, commerces et certaines classes ? Charlotte Idrac est allée leur demander, il y a les optimistes et ceux qui estiment que c’est prématuré. Reportage.

Le Sénégal enregistre à ce jour 22 décès sur 2 105 cas confirmés. La courbe des nouveaux cas ne cesse d’augmenter. L’association des imams et oulémas du Sénégal affirme ne pas avoir été consulté sur la réouverture des lieux de culte, et que « les mosquées ne sont pas préparées » à la réouverture.

Parmi les activités économiques qui subissent la crise de plein fouet, nous avons parlé mardi du tourisme à Saly, aujourd’hui RFI et William de Lesseux vous emmènent à Mbour, où le quai de la pêche est un des plus importants du pays. Mais le couvre-feu gêne et réduit considérablement leur activité, dont dépendent la plupart des familles de la région.

Par ailleurs, dans notre série « Paroles d’infirmiers », qui met à l’honneur les soignants en première ligne contre le coronavirus, notre correspondante Manon Laplace a échangé avec Marie-Antoinette Vieira Mané, 44 ans, dont treize en service de réanimation à l’hôpital de Fann à Dakar. Elle est mobilisée depuis le 2 mars pour prendre soin des patients atteints du Covid-19.

• Mauritanie : le marché « point chaud » encore tiède
En Mauritanie également, le gouvernement a levé partiellement fin avril les restrictions prises un mois plus tôt pour éviter la propagation du coronavirus. Le couvre-feu a été allégé (de 23H à 6H), la prière collective du vendredi autorisée. Les restaurants et les marchés ont repris leur activité, à condition que les mesures préventives, dont le port du masque, soient respectées.

Notamment celui de la téléphonie mobile, très célèbre à Nouakchott, et surnommé « point chaud ». Un marché fréquenté par des milliers de jeunes spécialisés dans la réparation, l’achat et la vente des appareils téléphoniques de seconde main et de cartes de recharge.

Mais les petits commerçants n’ont pas encore retrouvé leur clientèle habituelle, a constaté notre correspondant Salem Mejbour Salem.

Le Congo espère une aide d’urgence du FMI, la Tunisie n’arrive pas à boucler son budget
La baisse des cours du pétrole a un très fort impact sur les pays du continent qui vivent de cette rente. Du Nigeria à l’Angola, en passant par la Gabon ou le Tchad, les recettes plongent. Au Congo-Brazzaville, le gouvernement a demandé une aide d’urgence de 300 millions de dollars au FMI, que le Fonds est en train d’examiner, exigeant des garanties.

Car les relations ne sont pas au beau fixe depuis l’affaire de la dette cachée par Brazaville, nous rappelle Florence Morice. En décembre denier, le Fonds a suspendu le prêt accordé à Brazzaville sous conditions quelques mois plus tôt, en expliquant que les autorités congolaises n’avaient pas tenu certains de leurs engagements.

Le porte-parole du gouvernement congolais Thierry Moungalla a réagi à ces informations et s’est dit optimiste sur l’octroi de cette aide. « Il n’y a pas de rupture de confiance », a-t-il insité.

Par ailleurs, dans la Chronique des matières premières, Claire Fages se demande aujourd’hui si la crise du Covid-19 ne marque pas un déclin durable pour les énergies fossiles.

• La crise met aussi en difficulté la Tunisie
Le gouvernement tunisien a annoncé mardi soir avoir besoin de cinq milliards d’euros pour boucler son budget 2020. « Nous sommes en train de voir toutes les pistes aussi bien au niveau international que national », a précisé le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh à France 24, estimant par ailleurs que l’épidémie était en train d’être maitrisée dans son pays. La Tunisie recense un peu plus de 1 000 cas pour 45 décès.

L’Union européenne a annoncé fin mars un don de 250 millions d’euros et le FMI un prêt d’urgence de 685 millions d’euros. Le confinement, assoupli depuis le 4 mai, a notamment effacé le rebond observé dans le secteur clé du tourisme.

• Les écoles restent fermées au Maroc, mais le bac est maintenu
Le ministre marocain de l’Éducation nationale a annoncé que les écoles marocaines resteraient fermées jusqu’en septembre. En revanche, les examens du baccalauréat sont maintenus et se dérouleront en juillet et septembre, selon l’agence marocaine de presse MAP.

« Le département de tutelle s’emploiera à mettre en oeuvre des mesures sanitaires pour préserver la santé des élèves », a affirmé le ministre. Les sujets d’examen ne porteront que sur les cours dispensés en classe avant la fermeture des établissements scolaires « afin de garantir l’égalité des chances entre tous les élèves », a-t-il également précisé.
Le Maroc est le 3e pays africain le plus touché avec 6 466 cas recensés et 188 décès.

• Les asymptomatiques plus hospitalisés au Gabon, premier cas au Lesotho
Environ 71 % des cas détectés au Gabon sont asymptomatiques. Pour éviter la saturation des hôpitaux, tous les cas positifs ne seront plus systématiquement hospitalisés, a expliqué à notre correspondant Yves-Laurent Goma, Guy-Patrick Obiang Ndong, porte-parole du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre la pandémie de coronavirus : « Nous commençons à avoir une saturation des lits par des porteurs sains du Covid-19, alors que ces personnes peuvent être suivies à domicile en mettant à leur disposition un kit sanitaire qui leur permet de ne pas contaminer leur voisinage. »

En deux mois, le Gabon a installé à Libreville trois nouveaux laboratoires Covid-19. Il y en a cinq au total dans le pays. L’objectif est de réaliser 5 000 à 10 000 tests par jour. Le Gabon compte 863 cas recensés, pour 9 décès.
Jusque-là officiellement épargné, le Lesotho a rapporté aujourd’hui son premier cas de coronavirus.

Un patient parmi 81 personnes testées la semaine dernière, des personnes en provenance d’Afrique du Sud et d’Arabie saoudite, a déclaré le ministère de la Santé dans un communiqué. Le confinement qui avait été imposé dans le pays pendant 6 semaines a été levé le 6 mai.

• Denis Mukwege défend la prévention au sud-Kivu et appelle à « ne pas baisser la garde »
L’invité Afrique de RFI, ce mercredi, était le docteur Mukwege. Le gynécologue congolais, prix Nobel de la paix 2018, a été désigné par les autorités de RDC pour coordonner la riposte contre le coronavirus dans la province du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. Aujourd’hui, cette province n’enregistre aucun cas actif de Covid-19.

Joint par Carine Frenk, Denis Mukwege plaide pour la prévention et demande aussi en urgence des tests de dépistage.