« Imaginez ce que je ressens lorsque j’entends Rockin’in the Free World après que ce président a parlé. Je ne l’ai pas écrite pour ça », s’est insurgé le rockeur canadien sur son site. Neil Young va donc poursuivre en justice l’équipe de campagne de Donald Trump, en lice pour la présidentielle de novembre, afin de l’empêcher de jouer ses chansons lors de meetings électoraux, selon une plainte publiée mardi sur le site du chanteur.

L’artiste de 74 ans s’estime victime d’une violation de ses droits d’auteur pour l’utilisation sans son consentement des morceaux « Rockin’in the Free World » et « Devil’s Sidewalk » à plusieurs rassemblements du président républicain, dont son meeting à Tulsa, dans l’Etat d’Oklahoma.

« Une campagne d’ignorance et de haine »

Dans un tweet daté de juillet 2020, il relayait une vidéo du récent meeting de Trump au Mont Rushmore dans le Dakota du Sud, dans laquelle on entend l’un de ses morceaux. « Je ne suis pas d’accord avec ça », a-t-il écrit.

Neil Young « ne peut, en son âme et conscience, permettre que sa musique serve de support à une campagne d’ignorance et de haine, conflictuelle et anti-américaine », indique le texte de la plainte.

Cette dernière n’est pas datée, mais montre que les avocats du chanteur et guitariste – qui demande jusqu’à 150 000 dollars de dommages et intérêts pour chaque infraction – s’apprêtent à la déposer auprès d’un tribunal fédéral de New York.

Plusieurs plaintes

Le natif de Toronto, au Canada est très engagé politiquement et s’est même naturalisé américain pour pouvoir voter en 2020. Il a déclaré en février que le milliardaire républicain était « une honte » pour les Etats-Unis, au moment d’apporter son soutien au candidat socialiste à la Maison Blanche Bernie Sanders. Pendant le confinement, il avait même chanté pour lui.

Plusieurs artistes de renom, parmi lesquels Pharrell Williams, Rihanna, Aerosmith ou Adele, ainsi que les héritiers de Prince, se sont plaints que leurs titres soient joués lors de rassemblements de Donald Trump.

Les Rolling Stones ont d’ailleurs menacé en juin le président américain d’une action en justice s’il continuait à utiliser leur tube « You Can’t Always Get What You Want ».