Alors que l’Europe se déconfine, le coronavirus réapparaît à Séoul et Wuhan. Le bilan de l’épidémie s’élève désormais à 4,056 millions de cas et 280 000 décès.

La France enregistre la mort de 70 personnes sur les dernières 24 heures. C’est le plus faible bilan quotidien depuis le début du confinement le 17 mars. Le bilan total depuis le 1er mars s’élève désormais à 26 380 décès, alors que la pression sur les services d’urgence hospitaliers se réduit toujours, avec 36 malades en moins, pour un total de 2 776 cas graves en réanimation.

La France vit ce dimanche son 55e et dernier jour de confinement avant une libération partielle et contrôlée. Les membres du gouvernement et les responsables politiques se relaient pour en appeler à la prudence. L’apparition de deux nouveaux foyers en Nouvelle Aquitaine, région classée en « vert », renforce les craintes. Le virus est là. « Il est en embuscade, il circule », alerte le Pr Anne-Claude Crémieux, infectiologue à Paris. « On n’est pas à l’abri d’un reconfinement si les règles ne sont pas respectées », déclare sur Europe 1 la présidente de la région, Valérie Pécresse.
De son côté, la maire de Paris, Anne Hidalgo, envisage de recourir à la « circulation alternée » si le trafic automobile est « trop intense ».
La pandémie oblige les commémorations de la Journée nationale des mémoires de l’esclavage à se dérouler en format réduit. Le Premier ministre Edouard Philippe préside en petit comité une cérémonie au Jardin du Luxembourg à Paris.

En Allemagne, des signaux inquiétants dans l’évolution de la maladie
Ce dimanche est le jour de la Fête des Mères en Belgique, chaque famille est autorisée à accueillir quatre invités. Le pays se prépare aussi à un déconfinement partiel mais les « lieux festifs », cafés, restaurants, bars, restent fermés. Dans le centre de Bruxelles, la vitesse est limitée à 20km/h et la priorité donnée aux cyclistes et aux piétons.
Au moment où la France la Belgique et l’Espagne vont entrer dans le déconfinement, l’Allemagne enregistre des signaux inquiétants, quelques jours après avoir décrété le début du retour à la normale. L’Institut national de virologie Robert Koch, chargé de surveiller l’évolution de la pandémie, fait état d’une hausse du taux d’infection, repassé autour de la zone considérée comme potentiellement dangereuse, de 1 à 1,1. Un chiffre inférieur à 1 suggère que le nombre d’infections dans le pays tend à la baisse, alors qu’un niveau supérieur suggère une tendance à la hausse. Ce chiffre est passé de 0,7 à plus de 1 en quelques jours seulement. Les nouveaux foyers de contamination ont notamment été signalés dans des maisons de retraite et des ateliers de transformation industrielle de viande, employant des centaines de travailleurs étrangers dans des conditions d’hygiène douteuses. Par ailleurs, des inquiétudes subsistent quant au projet de redémarrer les championnats de football le 16 mai comme prévu, suite au placement en quarantaine de l’équipe du Dynamo Dresde. Après deux mois d’abstinence, les offices religieux en public ont repris ce dimanche

Election présidentielle fantôme en Pologne. Les Polonais devaient élire ce dimanche leur président, mais les bureaux de vote n’ont pas ouvert, personne n’a pu voter, et l’élection, ni formellement annulée ni ajournée, devrait entrer dans l’histoire comme un rare cas de scrutin fantôme. Cette situation lourde d’incertitudes pour l’avenir est due à la pandémie de coronavirus et à l’incapacité des conservateurs nationalistes au pouvoir et de l’opposition de s’entendre sur une solution constitutionnelle et mutuellement acceptable.

Boris Johnson met en garde contre un excès de confiance
En Grande-Bretagne, le nombre de décès a augmenté de 269 en en 24 heures, portant le bilan total à 31 855. Le Premier ministre Boris Johnson expose sa stratégie pour un déconfinement graduel. Il nuance les consignes en vigueur et demande de rester chez soi « autant que possible » et de « limiter les contacts ». Si le pic de l’épidémie est passé, le pays négocie un tournant délicat, explique Boris Johnson : « Les alpinistes disent toujours que descendre du sommet est la partie la plus dangereuse. C’est à ce moment-là que vous risquez d’être trop confiant et de faire des erreurs ». Le plan complet du gouvernement sera présenté lundi aux députés.

L’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord qui ont décidé de prolonger le confinement expriment leurs réticences face au nouveau discours du gouvernement britannique jugé « vague et imprécis » par Nicola Sturgeon, la dirigeante écossaise.

En Italie, 700 000 enfants sont en difficulté alimentaire en raison de la crise sanitaire qui affecte leurs familles mais aussi de la fermeture des écoles et des cantines scolaires. La pandémie suscite un élan de solidarité dans le pays où s’activent des centaines d’associations caritatives sur tout le territoire. Près de 2 Italiens sur 5 disent prendre part à des actions de solidarité. Les écoles resteront fermées jusqu’en septembre, usines, chantiers et bureaux ont rouvert depuis le 4 mai. Les règles de distanciation restent en vigueur, y compris dans les parcs, rendus au public, et le port du masque est obligatoire dans les transports.

La Grèce annonce qu’elle va prolonger jusqu’au 21 mai le confinement imposé depuis mars aux camps de migrants. Il devait initialement être levé lundi.
La Russie passe la barre symbolique des 200 000 cas. Le nombre de nouvelles infections quotidiennes va en faire le pays le plus touché en Europe dès la semaine prochaine. L’Organisation mondiale de la santé estime que « la Russie vit probablement une épidémie à retardement ».

Recrudescence des cas en Iran et permission de sortie en Turquie pour les personnes âgées
En Iran, les autorités mettent en garde contre une résurgence de l’épidémie, près d’un mois après avoir autorisé la réouverture progressive des commerces et le retour au travail. Elles rétablissent les restrictions de déplacement dans la province du Khouzestan dans le sud-ouest du pays qui est avec Téhéran, la capitale, en zone « rouge », c’est-à-dire à « risque le plus élevé » selon le système de couleurs utilisé par le gouvernement. « Avec la réouverture des commerces, les gens ont oublié les consignes. C’était probablement trop tôt » pour un retour à la vie normale à Téhéran, déclare Aliréza Maher, un membre du Comité national du combat contre le coronavirus. Selon ses chiffres, 1 383 nouveaux cas ont été enregistrés, portant le total à 107 603 tandis que 2 675 personnes restent dans un état critique. Pour certains experts étrangers mais aussi plusieurs responsables iraniens, les chiffres du gouvernement sont largement sous-estimés.

En Turquie, les personnes de 65 ans et plus se réjouissent de leurs premières heures de sortie depuis près de deux mois. Soumis à un confinement obligatoire depuis le 21 mars, les personnes âgées sont autorisées à mettre le nez dehors une fois par semaine, le dimanche, pour une durée de quatre heures, entre 11h00 et 15h00. « Finalement, c’est comme si nous étions en vacances à partir de 11 heures aujourd’hui. Nous sommes très heureux », déclare Umit Avci, 81 ans, habitant d’Istanbul. Soumis à un confinement obligatoire depuis le 4 avril, les jeunes ( jusqu’à 14 ans) peuvent eux sortir le mercredi et ceux âgés entre 15 et 20 ans le vendredi. La Turquie enregistre 137 115 infections et 3 739 décès, selon les chiffres officiels.

Au Liban, l’armée rapporte que treize cas ont été détectés parmi des soldats exerçant au sein du tribunal militaire de Beyrouth. Un programme de dépistage s’applique en conséquence à des dizaines de juges et d’avocats. 845 cas ont été officiellement recensés, pour 26 décès. Le pays a initié un déconfinement mais le nombre de cas est reparti à la hausse, notamment parmi des rapatriés. Le ministre de l’Intérieur Mohamed Fahmy annonce un durcissement du couvre-feu nocturne. Allégé ces dernières semaines, il débutera désormais à 19h00 locales.

Aux Etats-Unis, trois officiels en quarantaine
Trois responsables américains de la lutte contre l’épidémie sont en quarantaine volontaire après être entrés en contact avec une personne testée positive à la Maison Blanche. Parmi eux, Anthony Fauci, expert des maladies infectieuses aux Etats-Unis et le membre le plus en vue de l’équipe.
A New York, les chiffres sont ce dimanche encore à la baisse (207 décès en 24 heures). La préoccupation principale du gouverneur Cuomo est désormais de protéger les 100 000 personnes âgées qui vivent dans des maisons de retraite de la ville. De nouvelles dispositions sont prises dans ce sens. Le personnel doit être désormais testé deux fois par semaine et « l’Etat peut se substituer aux institutions si la prise en charge des personnes âgées ne peut plus être assurée, quelles qu’en soient les raisons », dit Andrew Cuomo. Il se dit également prêt à envisager « un allègement des restrictions dans certains domaines ». Les Etats Unis restent le pays le plus touché. La maladie a déjà fait près de 79 000 morts dans le pays.

Le Brésil franchit le seuil des 10 000 morts, et devient le sixième pays où la pandémie a jusqu’ici tué le plus. Les autorités ont enregistré 10 627 décès et 155 939 cas confirmés de contamination. Ces chiffres, selon la communauté scientifique pourraient être 15, voire 20 fois plus élevés en réalité, car le Brésil pratique très peu de tests.

Au Canada, dans la province du Québec, Les femmes sont plus frappées que les hommes par virus. Elles représentent 59,7% des personnes contaminées et 54,1% des décès. L’Institut ne fournit pas d’explication mais note que les femmes sont très majoritaires parmi les infirmières et les services de soins pour personnes âgées. Le Québeccompte 326 morts par million d’habitants, un indice bien supérieur à celui du Canada en général (124).

En Asie, le spectre d’une seconde vague
Le spectre d’une deuxième vague brandi notamment par l’Organisation mondiale de la santé, est omniprésent. En Chine, la ville de Wuhan, où le virus est apparu, vient le rappeler : les autorités y annoncent un nouveau cas, après plus d’un mois de répit à la suite d’un confinement draconien. En Corée du Sud, où la progression du virus a également été stoppée, la ville de Séoul a dû de son côté ordonner la fermeture des bars et discothèques, après l’apparition de nouveaux cas.

L’Indonésie a enregistré 387 infections supplémentaires, portant le total à 14 032. L’archipel, le quatrième pays le plus peuplé du monde avec près de 270 millions d’habitants, déplore également 14 morts de plus en 24 heures, 973 au total. Là encore, selon des épidémiologistes, le nombre de cas pourrait être largement sous-évalué, en raison du faible nombre de tests réalisés.

La Thaïlande annonce cinq nouveaux cas mais aucun décès supplémentaire. Cela porte le bilan total de l’épidémie à 3 009 cas et 56 morts depuis le mois de janvier. Cependant, il y a quatre autres personnes infectées dans la province de Phuket, l’une des régions les plus touristiques du pays, qui seront comptabilisées dans les données de lundi.

Des Australiens mécontents des restrictions
En Australie, dix personnes sont arrêtées et un policier est blessé lors d’une manifestation à Melbourne contre les restrictions. Certains protestataires présentent le coronavirus comme un complot du gouvernement pour contrôler la population. Environ 150 personnes se rassemblent près du Parlement de Victoria. L’Etat a retardé la levée des restrictions en raison d’une flambée de nouveaux cas dans un abattoir de Melbourne. L’Australie recense environ 7 000 cas de contamination au nouveau coronavirus, qui a tué moins de 100 personnes. Le pays est salué pour l’efficacité des mesures prises pour combattre l’épidémie.

Retour en France ou la Croisette cannoise, privée du festival, a reçu la visite d’une vedette improbable, un jeune sanglier d’une cinquantaine de kilos. L’animal solitaire a été repéré par une patrouille de police dans la nuit, déambulant tranquillement sur le célèbre boulevard totalement déserté.