La commune de Malemort, près de Brive, a acheté le sapin de 19 m de haut que le maire écologiste de Bordeaux a boudé pour les fêtes de fin d’année.

Malemort (Corrèze) aura droit à un joli sapin pour les fêtes de Noël. L’arbre boudé par Bordeaux va en effet être installé dans cette ville de 8 300 habitants, proche de Brive-la-Gaillarde.

« Le sapin de Bordeaux… à Malemort ! » clame Laurent Darthou, maire UDI, dans un communiqué. « Puisque Bordeaux refuse son sapin, alors il restera en Corrèze ! », ajoute-t-il, s’en disant « fier ».

Polémique à Bordeaux

Pierre Hurmic, maire EELV de Bordeaux fraîchement élu, avait annoncé en septembre qu’il n’installerait plus place Pey-Berland, à deux pas de la mairie et de la cathédrale, le traditionnel sapin de Noël municipal illuminé, le qualifiant d’« arbre mort » et « onéreux » . Une décision qui avait déclenché la polémique sur les réseaux sociaux, bruyamment entretenue par l’opposition municipale de droite et LREM.

Le maire de Malemort défend la filière

Laurent Darthou explique qu’il n’a « pas apprécié » la décision de Pierre Hurmic, car « au-delà de la tradition de Noël importante à défendre en cette période de crise sanitaire, c’est toute une filière sur notre territoire qui est concernée. Ces sapins de Haute-Corrèze sont justement plantés pour être coupés un jour […] c’est une forêt gérée par des professionnels ».

L’arbre de 19 m de haut qu’avait commandé Bordeaux sera donc coupé ce lundi 16 novembre, et installé à Malemort, la municipalité y réaffectant des fonds qui étaient initialement voués au spectacle de fin d’année dans les écoles, annulé en raison du Covid. Coût total : 6 000 euros.

Le sapin de Noël se transformera en bancs

Laurent Darthou se défend de tout « coup politique » pour faire parler de lui ou sa commune, insistant que « le bois est une filière importante en Corrèze », notamment pour la construction. Après les fêtes, le sapin sera d’ailleurs débité « pour installer des bancs dans la commune ».

Philippe Maus, gérant de « Mon sapin », dont la plantation de 300 hectares fournit chaque année plus de 10 000 grands sapins aux mairies, rappelle qu’au moment de la polémique, il s’est rendu à Bordeaux pour défendre son travail, et sa plantation « 100 % écolo, ni engrais, ni pesticides ».

La mairie de Bordeaux, qui avait promis des « alternatives pour préserver la féerie » de Noël, doit détailler prochainement ses animations, qui devraient comprendre un spectacle visuel projeté sur les façades, outre les illuminations maintenues dans les quartiers.