Bruxelles tente de répondre à la question, mercredi, avec des recommandations aux 27 pays de l’UE. Ces derniers sont notamment incités à rouvrir leurs frontières intérieures pour empêcher un naufrage des activités touristiques.

La Commission européenne a appelé, mercredi 13 mai, à un retour progressif de l’activité touristique dans les pays de l’UE, après les mesures de restrictions mises en place pour faire face au coronavirus.
Ce secteur, crucial pour l’économie de l’Union, puisqu’il représente 10 % de son PIB et 12 % des emplois, regarde arriver avec anxiété la saison estivale, après avoir déjà pâti depuis deux mois des mesures de confinement mises en place pour endiguer la pandémie.
Le premier voyagiste mondial, l’allemand TUI a ainsi annoncé, mercredi, son intention de supprimer 8 000 postes dans le monde, soit plus de 10% de ses effectifs.

Lever progressivement les restrictions de circulation
Après le repli sur soi de nombreux pays européens, la Commission européenne veut les inciter à lever progressivement les contrôles et restrictions qu’ils ont mis en place pour faire face au coronavirus.
Le Commissaire européen aux Affaires économiques, l’Italien Paolo Gentiloni, s’est voulu rassurant. “Nous aurons une saison touristique cet été, même si ce sera avec des mesures de sécurité et des restrictions qui n’existaient pas l’an passé”, a-t-il promis dans un entretien, mercredi, à six journaux européen, dont l’espagnol El Pais.
Il s’est dit confiant que jusqu’à 60 % des activités de ce secteur pourraient être sauvées dans les pays les plus touchés par le virus, comme l’Espagne.
L’exécutif européen prône une réouverture des frontières intérieures de l’UE de façon “concertée”, “la plus harmonieuse possible” et “non discriminatoire”. Il s’agit toutefois de simples recommandations puisqu’il appartient aux Etats membres de décider comment ils veulent protéger leur territoire.

Des préconisations
Mercredi, l’Autriche a annoncé le rétablissement à partir du 15 juin de la libre circulation à sa frontière commune avec l’Allemagne, fermée depuis mi-mars. Mais pour ses autres voisins, comme la Suisse ou la Slovaquie, Vienne n’a pas encore tranché.
Dans ses lignes directrices, c’est précisément à une telle situation que la Commission européenne s’intéresse. Elle préconise que lorsque des pays sont dans une situation épidémiologique comparable et ont adopté les mêmes mesures de précaution, ils doivent être traités de la même façon.

En clair, si un pays A ouvre ses frontières avec un pays B, il doit aussi le faire avec son voisin C si ce dernier est dans la même situation que B. De même, quand un État ouvre ses frontières avec un autre, il doit le faire pour tous les habitants de ce pays, qu’ils en aient la nationalité ou pas.
La Commission recommande également aux États membres de prendre leurs décisions en se basant sur une estimation sanitaire de la situation de chaque pays et en communiquant entre eux.

Un site Internet pour informer les vacanciers
À l’attention des futurs vacanciers, l’exécutif européen voudrait mettre en place d’ici l’été un site Internet avec des informations en temps réel sur la situation aux frontières mais aussi dans chacune des régions touristiques.
Pour certains pays du sud de l’Europe, l’Italie et l’Espagne, déjà les deux plus endeuillés par le coronavirus, mais aussi la Grèce et le Portugal, il s’agit de limiter les dégâts au maximum. Ces pays sont très dépendants du secteur touristique et si les estivants restaient loin de leurs rivages, leur situation économique, déjà mauvaise, pourrait encore s’aggraver.

En ce qui concerne l’arrivée de touristes non originaires de l’UE, la situation est loin d’être réglée. Vendredi, la Commission européenne a appelé les 27 États membres à prolonger d’un mois l’interdiction temporaire des voyages non essentiels vers l’UE, jusqu’au 15 juin.