Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a rappelé dans un entretien dimanche au journal Le Parisien que la date du 11 mai pouvait être repoussée si les Français relâchaient le confinement.

C’est une menace qui plane sur la date du 11 mai. Alors que les Français semblent plus nombreux dans les rues, le ministre de la Santé Olivier Véran a martelé dimanche 3 mai que la date du déconfinement était loin d’être figée. Si le nombre de malades du Covid-19 venait à augmenter, signe d’un relâchement du respect des mesures de confinement, le gouvernement n’hésitera pas à repousser l’échéance en France.

“Si le confinement est bien respecté jusqu’au bout, le couvercle aura été mis sur la casserole de l’épidémie, et nous pourrons déconfiner progressivement dans les meilleures conditions”, explique le ministre de la Santé, Olivier Véran dans une interview au Parisien/Aujourd’hui en France .

“Dans le cas contraire, et si le nombre de nouveaux malades devait être trop élevé, la date de lever du confinement pourrait être remise en question et sera appréciée selon les départements.”
Ce rappel intervient alors que le taux de transmission du virus, le fameux “R0”, qui était descendu à 0,5 grâce aux
mesures de confinement en oeuvre depuis le 17 mars, est en train de remonter entre 0,6 et 0,7. Ce taux de reproduction du virus représente le nombre de personnes qu’un individu infecté contamine. Quand il est inférieur à 1, l’épidémie recule.

Autre signal, les dernières données du baromètre de l’association Datacovid avec l’institut Ipsos montrent un léger
fléchissement du respect par les Français des gestes barrières face au coronavirus et une augmentation globale du temps moyen passé chaque jour à l’extérieur.
Sur la période du 15 au 21 avril, le sondage mené semaine après semaine auprès d’un échantillon de 5—001 personnes indique que le respect des gestes barrières demeure à un niveau élevé mais en légère baisse, écrit Le Monde vendredi.

Le risque de rebond de l’épidémie
Dès sa présentation de la stratégie de sortie progressive et différenciée du confinement, mardi dernier devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Édouard Philippe avait souligné que le plan dépendrait de l’évolution de l’épidémie et évoquait un seuil de 3—000 cas supplémentaires par jour.

“Si le confinement se relâchait d’ici là ; si, à l’approche du 11 mai, disons jeudi 7 mai, il apparaissait que le nombre de nouveaux cas journaliers n’était pas dans la fourchette prévue; que nous ne parvenions pas à casser les trop nombreuses chaînes de contamination, alors nous devrons en tirer les conséquences, ajoutait-il. Je le dis aux Français, si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai, ou nous le ferons plus strictement.”

Samedi soir, le nombre des décès s’est accru de 166 décès supplémentaires en l’espace de 24 heures, la progression la plus faible observée depuis le 22 mars, pour atteindre les 24760 morts depuis le début de l’épidémie.
Avis partagé par Pascal Crépey, spécialiste des épidémies à l’École des hautes études en santé publique, qui estime dimanche sur France Info que ces cartes “représentent un risque, notamment pour les départements en vert, que le déconfinement se relâche”.

“Or, ajoute-t-il, la réussite du déconfinement et du dispositif qui est mis en place, elle repose sur la réussite du
confinement. Si le confinement se relâche trop tôt, le déconfinement deviendra très compliqué et moins efficace et on s’exposera à un risque de rebond de l’épidémie.”