Une heure de sommeil en plus pour les optimistes, une heure de couvre-feu en plus pour les autres… Le traditionnel passage à l’heure d’hiver est programmé ce weekend dans la nuit de samedi à dimanche. À trois heures du matin, il faudra reculer ses horloges d’une heure en Europe…

Le changement d’heure bisannuel a été instauré par plusieurs gouvernements dans les années 70 pour des raisons d’économies d’énergie et étendu en 1980 au niveau communautaire. Mais il est en sursis et pourrait disparaître. La Commission européenne propose depuis la fin de l’année 2018 de le supprimer. Le Parlement européen a voté en mars 2019 un report à 2021 de la fin du dispositif… Depuis, la crise du Covid-19 a encore chamboulé le calendrier, et le dossier n’est plus prioritaire – donc laissé de côté pour le moment.

Peu d’économies

Les économies d’énergie se sont révélées minimes et les opinions publiques de plus en plus hostiles à ce système, comme l’a montré une consultation publique organisée par Bruxelles à l’été 2018. Sur 4,6 millions de réponses recueillies à travers l’Union européenne, 84% demandaient le retour à une heure unique dans chaque pays.

Actuellement en France, le changement d’heure permet d’économiser 440 gigawatt-heure par an, soit l’éclairage des habitants d’une grande ville comme Marseille – un gain jugé trop peu significatif.

De nombreuses études se sont penchées sur les autres effets de ces changements d’heure. En termes de santé, l’impact sur le biorythme pourrait engendrer de la fatigue, et donc du stress, avec des conséquences sur le moral, mais aussi la consommation d’alcool ou de tabac. A l’inverse, le changement d’été entraînerait des effets positifs liés à l’augmentation des activités de loisir en plein air.

Conduite, agriculture…

Les effets sur la sécurité routière, directement liés à la fatigue, sont également invoqués, de même que l’impact sur l’agriculture… Sur ce point, Bruxelles a noté que “les doutes qui prévalaient concernant la perturbation du biorythme des animaux et le changement des horaires de traite liés au changement d’heure semblent avoir en grande partie disparu en raison de l’utilisation de nouveaux équipements, de l’éclairage artificiel et de technologies automatisées”.