Héroïques, les Bleus sont allés s’imposer face au Pays de Galles (23-27) à Cardiff ce samedi, pour la première fois depuis 2010. Pour remporter le Tournoi des Six Nations, il faudra encore vaincre l’Écosse, puis l’Irlande lors d’un dernier match qui vaudra son pesant d’or. Mais pour entériner la renaissance du XV de France, cet exploit suffit largement.

La jeunesse n’a pas pêché

On craignait que l’expérience des Gallois – 859 sélections pour le XV de départ, soit 629 de plus que les Bleus – n’ait raison de la fougue bleue. Il n’en a rien été, à l’image de Paul Willemse, auteur d’un essai tout en puissance pour sa huitième sélection, qui a complètement éclipsé la légende galloise Alun Wyn Jones. Les trois essais, signés Willemse, Bouthier et Ntamack, sont d’ailleurs tous venus de joueurs comptant moins de 15 capes. En fin de match, le sang neuf apporté par Demba Bamba a apporté le supplément d’âme nécessaire pour assurer la victoire.
Et si les Bleus ont été conquérants, leur domination a été parfaitement concrétisée par Romain Ntamack. Le demi d’ouverture toulousain a été à l’origine du premier essai, grâce à une belle chandelle, puis a inscrit lui-même le troisième, après une interception et une course de 50 mètres. Sa réussite au pied (100%, 17 points) a mis ses coéquipiers à l’abri et leur a évité une fin de match stressante, avant de sortir blessé.

Un manque de discipline…

Une victoire à Cardiff, la première depuis 2010, ça donne plus envie de sauter de joie que de chercher les défauts dans la copie des élèves de Fabien Galthié. S’il faut en ressortir un, c’est tout de même cette indiscipline chronique, qui a handicapé les Bleus et les a forcé à se dépouiller physiquement. Par deux fois, l’arbitre a sorti un carton jaune pour sanctionner l’enchaînement de fautes françaises, à l’encontre de Grégory Aldritt (40e) puis Mohamed Haouas (69e). Sur la deuxième infériorité numérique, les Gallois ont inscrit un essai litigieux (Biggar, 75e), faisant trembler la France jusqu’au bout.

… mais une solidarité défensive évidente

S’il y a bien une chose que l’on n’enlèvera pas à ces Bleus new look, c’est leur solidarité. Leur engagement leur a fait commettre beaucoup de fautes, notamment dans leurs 22 mètres, certes. Mais il leur a aussi permis des séquences de défense héroïque. Le gestion du 14 contre 15 suivant le carton jaune de Grégory Aldritt, juste avant la mi-temps, en a été le plus parfait exemple. Assaillis par les Gallois pendant six longues minutes, les Français ont tenu bon pour rejoindre les vestiaires sans essai encaissé (17-9).

Des Français maîtres des airs et conquérants

Depuis deux matchs, les Bleus brillent par leur gestion du jeu au pied, un atout qui leur a souvent manqué par le passé. C’est d’ailleurs sur une belle chandelle de Romain Ntamack, bien contestée par Teddy Thomas, qu’Anthony Bouthier a inscrit le premier essai bleu. Auteur d’un match énorme, le n°15 a lui aussi brillé par ses coups de pied, trouvant plusieurs diagonales précieuses lorsque ses coéquipiers manquaient d’oxygène, notamment en fin de première mi-temps. À cela s’est ajouté une belle réussite en conquête (100% en touches et en mêlées), qui a propulsé la France vers le succès tant espéré.

Un signe indien vaincu

Cela faisait dix ans, depuis le dernier Grand Chelem en 2010, que la France n’avait pas gagné à Cardiff. Le public incandescent du Millennium Stadium n’a pas suffi à stopper les Bleus, qui se positionnent comme candidats à la victoire finale dans le Tournoi, avec son troisième succès en autant de matchs. Leur dernière rencontre, au Stade de France face à l’Irlande, fera surement office de match décisif. Il pourrait être l’acte fondateur de toute une génération.

Source MSN