Deux salles, deux ambiances entre Facebook et Twitter. Mardi, quelques semaines après que Twitter a ajouté une mention de «fact-checking» et d’incitation à la violence sous des tweets de Donald Trump, Facebook a à son tour placé un message sous une publication du président américain.

La réaction n’est pas la même : il ne s’agit que d’un lien vers un site gouvernemental donnant des informations sur le vote en lui-même. Une façon pour Facebook de se défendre après avoir été accusé de laisser pulluler les fausses informations sur le réseau, notamment durant l’élection présidentielle américaine de 2016.

Les publications de Donald Trump et Joe Biden avec la mention ajoutée par Facebook. © Facebook

Mais cet ajout est loin d’être suffisant aux yeux de la campagne Biden. «Quel échec total et abject», a dénoncé Bill Russo, un des porte-parole du démocrate, se plaignant que des publications de Joe Biden portent la même mention, alors qu’elles contiennent des propos moins polémiques que l’énième attaque du président américain contre le vote par correspondance dénonçant une «élection corrompue».

D’autant que l’équipe de Donald Trump capitalise sur le fait que la mention a été ajoutée aux deux pages et que la formulation, totalement neutre, renvoie les deux candidats dos à dos, peu importe leurs propos : «LE président avait absolument raison. Le vote par correspondance pour tous est un appel à la fraude et mènerait à une élection corrompue. La même mention a été ajoutée aux publications sur la page de Joe Biden», a déclaré Samantha Zager, porte-parole de la campagne Trump, au «Washington Post».

La colère de Trump contre Twitter

Twitter s’était attiré les foudres du président américain, fin mai, à deux reprises. Le site avait ajouté une mention de «fact-checking» sous un de ses tweets, qui concernait déjà le vote par correspondance, renvoyant vers des articles de presse consacrés au sujet. «@Twitter interfère désormais dans l’Élection Présidentielle 2020. Ils disent que ma déclaration sur les Votes Par Correspondance, qui mèneront à une corruption et une fraude de masse, est incorrecte, selon les fact checking par Fake News CNN et l’Amazon Washington Post. Twitter étouffe complètement la LIBERTÉ DE PAROLE et moi, en tant que Président, ne laisserai pas faire!», avait tweeté un Donald Trump particulièrement agacé.

Sa colère n’était pas retombée, deux jours plus tard, lorsqu’un de ses tweets a été classé «incitation à la violence». «Nous avons agi dans le but d’éviter d’autres personnes de s’en inspirer pour commettre des actes violents, mais avons gardé le Tweet sur Twitter car il est important que le public le voie en raison de sa pertinence à propos de sujets d’intérêt public», avait expliqué Twitter. Dans le message en question, le président américain évoquait les manifestations, parfois violentes, qui avaient éclaté à travers le pays après la mort de George Floyd : «Ces VOYOUS déshonorent la mémoire de George Floyd et je ne laisserai pas faire. Je viens de parler au Gouverneur Tim Walz et lui ai dit que l’Armée était avec lui jusqu’au bout. À la moindre difficulté nous reprendrons le contrôle, mais quand les pillages commencent, les tirs commencent. Merci!»