Le président de la FFF Noël Le Graët s’est déclaré jeudi candidat à sa propre succession, rejoignant ainsi l’ancien président de la LFP Frédéric Thiriez et l’entrepreneur Michel Moulin dans la bataille pour la présidence de la Fédération. L’occasion de revenir sur le fonctionnement d’une élection un brin complexe.

 

Quand sera élu le prochain président de la FFF?

L’élection aura lieu le samedi 13 mars. L’assemblée fédérale de la FFF se réunira pour élire le comité exécutif, donc le président, ainsi que la Haute autorité du football, et ce pour un mandat de 4 ans. A noter que le dernier jour pour faire acte de candidature a été fixé au jeudi 11 février. C’est à ce moment-là que l’on connaîtra officiellement les participants. Mais la campagne déjà commencé et elle ne vole pas forcément haut, notamment entre Michel Moulin et Didier Deschamps, proche de Le Graët.

Qui peut se présenter?

Chaque candidat doit remplir des conditions d’éligibilité particulières, fixées par l’article 4 des statuts de la FFF. Pour se présenter, il faut ainsi être licencié à la Fédération depuis six mois minimum, avoir 18 ans, et ne pas avoir été condamné à une peine qui fait obstacle à son inscription sur les listes électorales, ou à une sanction d’inéligibilité, notamment pour manquement grave à l’esprit sportif. Les mandats sont cumulables dans le temps.

En plus de cela – c’est là que l’histoire se complique un peu – un candidat doit présenter 10 parrainages de présidents de ligues, de districts, de clubs professionnels, ou de membres de la Haute autorité du football. Avec quelques subtilités: impossible d’avoir plus de trois parrainages provenant de la même ligue ou de la Haute autorité, impossible aussi de se faire parrainer par un club professionnel dans lequel on exerce des fonctions. A noter qu’un “parrain” peut parrainer jusqu’à trois listes différentes.

Comment se déroule le vote?

L’élection du comité exécutif (et non du président à proprement parler) a lieu au scrutin de liste bloquée. C’est-à-dire que l’on ne vote pas directement pour Noël Le Gräet ou Frédéric Thiriez, par exemple, mais pour une liste de 12 membres, sur laquelle doivent apparaître au moins trois femmes. Si cette liste l’emporte, le premier nom – la tête de liste – y figurant deviendra président de la FFF, le deuxième deviendra vice-président délégué, le troisième secrétaire général, et le quatrième trésorier général. Les autres seront de “simples” membres du Comex.

Ces 12 membres du Comex sont désignés par l’assemblée fédérale à bulletin secret, et à la majorité absolue. Pas de mélange des listes, comme aux municipales: les perdants n’auront aucun siège, aucun pouvoir.

Qui sont les votants?

Ce sont les membres de l’assemblée fédérale (environ 300 grands électeurs), divisés en deux délégations: les représentants des clubs amateurs, qui se partagent au total 63% des voix, et les représentants des clubs professionnels, qui eux se partagent 37% des voix. Vous comprenez maintenant pourquoi les candidats assurent tous vouloir défendre “le foot d’en bas”…

Du côté des amateurs, on y trouve les présidents de ligues, de districts, mais aussi des délégués supplémentaires (par tranche de 50.000 licenciés dans une ligue), ainsi qu’un représentant des clubs engagés dans les championnats nationaux non-professionnels. Toutes les ligues n’ont pas le même poids dans l’élection, chacune se voyant attribuer une voix pour 100 licenciés. Autant dire qu’il sera plus intéressant pour un candidat d’aller faire campagne dans la ligue Paris-Ile-de-France ou Auvergne-Rhône-Alpes, qu’en Centre-Val-de-Loire.

Chez les pros, les représentants sont généralement les présidents de clubs de Ligue 1, de Ligue 2, voire de National 1. Les représentants des formations de L1 se répartissent de manière égale 60% des voix de cette branche, les représentants des clubs de L2 et de National se répartissent les 40% restants. Ce qui signifie que le bulletin du président de Rennes, par exemple, pèsera plus lourd que celui du président de Toulouse.