A Calais, les volontaires restants avertissent que le Covid-19 se propage rapidement dans le camp de fortune qui héberge les migrants.

Care4Calais, l’une des rares associations qui fournit encore des services d’urgence aux migrants et réfugiés de Calais, affirme que le nombre de personnes présentant des symptômes du Covid-19 est passé de deux à neuf, en seulement trois jours, lors de la semaine du 1er avril. «Bien que ce nombre reste encore faible, il n’y a aucun moyen de contenir la propagation du virus dans ces terribles conditions», déclare sa fondatrice Clare Moseley, selon le journal britannique.

«Les réfugiés ne peuvent pas respecter les consignes sanitaires appliquées par la population, comme la distanciation sociale», explique-t-elle. En effet, près de 650 migrants selon la préfecture, et 1 000 selon les associations, sont entassés à Calais, près de l’ancien campement surnommé «la jungle».

Quand bien même les évacuations des migrants et réfugiés ont commencé, Care4Calais demande aux autorités de prendre des mesures «de toute urgence». Si rien ne change, elle estime que «la moitié de la population pourrait être contaminée d’ici quatre semaines».

Une mise à l’abri trop lente selon les associations
La mise à l’abri de cette population précaire dans des centres d’hébergement du département, prévue le temps du confinement, a commencé le vendredi 3 avril. Le dispositif étant étalé sur deux semaines, 94 personnes ont été mis à l’abri pour ce premier jour, selon la préfecture.

Même son de cloche que Care4Calais au secours catholique : «Ce n’est pas suffisant, à ce rythme-là les gens seront mis à l’abri dans 12 jours alors que cela fait déjà trois semaines que la France est passée au stade trois» de l’épidémie de coronavirus, regrette Juliette Delaplace de l’association.
«Une capacité globale de 400 places a été identifiée dès à présent et les recherches se poursuivent pour compléter» le dispositif, a indiqué la préfecture.