Le démocrate Joe Biden est devenu mercredi le 46e président des Etats-Unis à l’issue de sa cérémonie d’investiture à Washington. Donald Trump n’y a pas assisté et a rejoint la Floride quelques heures avant.

Dans un climat très particulier, entouré par quelque 25.000 soldats de la Garde nationale et des milliers de policiers, Joe Biden est devenu le 46e président des Etats-Unis, mercredi. En raison de la pandémie et des menaces qui planaient sur la cérémonie, seuls quelques invités ont pu assister à sa prestation de serment, dont les anciens présidents Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton. Donald Trump, lui, a boudé cette tradition pour rejoindre la Floride, mais son vice-président Mike Pence était bien présent dans l’assistance. Voici ce qu’il faut retenir de cette passation de pouvoirs.

Joe Biden prône l’unité
Dans un discours qui a tranché d’emblée avec ceux de Donald Trump, Joe Biden a appelé au rassemblement. Durant une vingtaine de minutes, celui qui est devenu à 78 ans le président le plus âgé en début de mandat a salué un “jour d’Histoire et d’espoir” pour l’Amérique. “La démocratie est précieuse, la démocratie est fragile, et aujourd’hui mes amis, la démocratie l’a emporté”, a-t-il lancé, sous les applaudissements.

“Je sais que les forces qui nous divisent sont profondes et réelles”, a ajouté le démocrate en multipliant les appels à “l’unité”.

Rompant là encore avec son prédécesseur, Joe Biden a fait respecter une minute de silence en la mémoire des 400.000 personnes mortes du Covid-19 aux Etats-Unis. “Nous devons laisser de côté la politique et affronter enfin cette pandémie en tant que Nation”, a-t-il martelé.

Kamala Harris entre dans l’Histoire
Quelques minutes avant lui, Kamala Harris avait aussi prêté serment face à la juge de la Cour suprême Sonia Sotomayor, devenant ainsi la première femme vice-présidente des Etats-Unis. L’ex-sénatrice d’origine jamaïcaine et indienne, 56 ans, a d’ailleurs été saluée par Joe Biden lors de son discours comme la preuve que “tout peut changer” en Amérique.

Surtout, Kamala Harris pourrait avoir un rôle plus important que beaucoup d’autres vice-présidents. Tout d’abord parce que le Sénat étant divisé à 50-50, c’est elle qui en tant que présidente de la chambre haute, sera chargée de faire basculer les votes en faveur des démocrates si besoin est. Ensuite parce qu’on ne sait pas si Joe Biden sera candidat à un second mandat. Si ce n’était pas le cas, elle incarnerait le recours naturel dans son camp.

Hillary Clinton, la première femme à avoir été candidate de l’un des deux grands partis à la présidentielle, a salué son parcours sur Twitter : “Cela me réjouit de penser que ce qui nous semble historique et étonnant aujourd’hui – une femme ayant prêté serment à la vice-présidence – semblera normal, évident, ‘bien sûr’ pour les petites-nièces de Kamala lorsqu’elles grandiront”, a-t-elle écrit, en publiant une photo de ces dernières. “Et elles auront raison”.

Lady Gaga et Jennifer Lopez donnent de la voix
La star de la pop Lady Gaga a entonné l’hymne national, vêtue d’une robe rouge et noir bouffante et arborant une grande broche dorée représentant la colombe de la paix.

Donald Trump évoque déjà son retour
Quelques heures plus tôt, Donald Trump avait quitté la Maison-Blanche pour rejoindre, à bord d’Air Force one, l’avion présidentiel, sa résidence de Mar-a-Lago en Floride.

Sur le tarmac de la base militaire d’Andrews, il a prononcé son dernier discours en tant que chef de l’Etat : “Nous avons le plus grand pays au monde”, a déclaré le milliardaire. “Ce fut pour moi le plus grand honneur et le plus grand privilège d’être votre président”, a-t-il ajouté.

Mercredi, Donald Trump a continué à déjouer les conventions et les traditions en n’accompagnant pas Joe Biden lors de son investiture, une première depuis 150 ans. “Nous reviendrons d’une manière ou d’une autre”, a-t-il promis à ses quelques supporters réunis avant son départ pour la Floride.