En Côte d’Ivoire, Laurent Dona-Fologo, ancien journaliste et figure politique du PDCI, ex-parti unique, s’est éteint, le 5 février, à l’âge de 82 ans. Il a été ministre sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny puis de Henri Konan Bédié.

« C’était un grand serviteur de la nation ». Ce sont les mots utilisés par les journalistes de la télévision nationale ivoirienne lorsqu’ils évoquent le décès de Laurent Dona-Fologo.

Longtemps secrétaire général du PDCI-RDA, il a été ministre pendant plus quinze ans sous la présidence de Houphouët-Boigny, d’abord de l’Information, puis des Sports. C’est sous sa tutelle que les éléphants remportent leur première Coupe d’Afrique des nations, en 1992.

« C’est un grand frère dévoué à la cause nationale et dévoué à la cause du PDCI-RDA. Que son dévouement serve d’exemple à tous les Ivoiriens ou à toute personne voulant servir son pays, et que de là où il se trouve, il nous donne le courage de faire comme lui et de servir notre nation », a tenu à souligner Alphonse Djédjé Mady qui lui a succédé au secrétariat général du PDCI.

Mais Laurent Dona-Fologo était d’abord journaliste, comme se souvient l’un de ses proches, le docteur Issa Malik Coulibaly: « C’était un grand journaliste formé à Lille. Il a créé le journal Fraternité Matin dont il a été le premier rédacteur en chef. Il a formé de nombreux journalistes comme Ouattara Nzonzié, Ali Coulibaly et bien d’autres ».

À la mort du président Houphouët-Boigny, Laurent Dona-Fologo a continué de servir la Côte d’Ivoire sous la présidence de Henri Konan Bédié en tant que ministre d’État, jusqu’en 1999. Lorsque la crise éclate, en 2002, « LDF », comme il était surnommé, endosse le rôle du négociateur entre les rebelles et le gouvernement. Ces négociations, qui se déroulent à Lomé au Togo, aboutissent, un peu plus le tard, à un cessez-le-feu avec la rébellion.

Décrit par ceux qui l’ont connu comme un homme intègre et honnête, c’est auréolé de son rôle de médiateur qu’il termine sa carrière politique, à la tête du Conseil économique et social. Nommé en 2001 par Laurent Gbagbo, il y est resté le troisième personnage de l’État, jusqu’en 2011. Il s’était, depuis, retiré de la vie politique.

 

De nombreux hommages lui ont donc été rendus toute la journée, samedi 6 février. Guillaume Soro estime qu’« il fit de la promotion des valeurs de paix et de dialogue un socle politique » tandis que le FPI estime qu’il a su « s’élever au dessus des divergences politiques et idéologiques pour privilégier la cohésion nationale et l’intérêt de la nation ».

Notre correspondant François Hume-Ferkatadji s’est rendu à la Maison du PDCI à Abidjan, dans la famille politique de Laurent Dona-Fologo. Les militants du Parti démocratique saluent le mémoire d’un grand homme d’État tout en regrettant son manque de loyauté à la fin de sa carrière.