La campagne de vaccination, qui a débuté dimanche matin en France, ne permettra sans doute pas, à court terme, de contenir l’épidémie de Covid-19. Dans Le Journal du Dimanche, face à une situation sanitaire plus mauvaise que ce qu’avait anticipé le gouvernement en octobre, Olivier Véran, le ministre de la Santé, n’exclut pas l’hypothèse d’un troisième confinement. Il se dit prêt à prendre “les mesures nécessaires, si la situation devait s’aggraver”.

“Nous sommes dans un équilibre instable, et assez haut. Il y a une stabilisation du nombre des hospitalisations et des diagnostics positifs […], mais il suffit de pas grand chose pour que cela puisse repartir”, alerte au micro d’Europe Midi Dominique Costagliola, épidémiologiste et directrice de recherches à l’Inserm.

“Nous sommes le pays qui s’en sort le moins mal”

De quoi redouter une troisième vague ? “Dans les semaines qui viennent ça peut repartir… C ‘est le plus probable”, estime cette scientifique. Si dans les autres pays d’Europe où la situation se dégrade également, notamment en Allemagne et en Autriche, de nouvelles mesures de restriction sanitaire ont été prises, la France continue pour l’heure d’échapper à un nouveau serrage de vis. “Quand on regarde les données, on voit que nous sommes le pays qui s’en sort le moins mal”, veut rassurer Dominique Costagliola. “L’Allemagne a un nombre de décès quotidiens bien supérieur à celui de la France”, pointe-t-elle.

Pour autant, elle estime que la France devra elle-aussi en passer par de nouvelles mesures restrictives, en ciblant notamment les situations à risques, lors desquelles le port du masque n’est pas possible. Elle évoque ainsi les cantines dans les établissements scolaires. Enfin, un relâchement du télétravail d’ici le 7 janvier, comme cela a été initialement envisagé, lui paraît désormais impossible.