La dernière statue du dictateur Francisco Franco encore visible en Espagne a été déboulonnée dans l’enclave de Melilla, sur la côte nord du Maroc, 45 ans après la mort du général qui dirigea le pays d’une main de fer de 1939 à 1975.
“Journée historique: la dernière statue de Franco sur la voie publique en Espagne, qui était dans notre ville, a été retirée”, a annoncé sur twitter le gouvernement local de cette enclave espagnole.
Cette statue de bronze représentant Franco a été retirée mardi par des employés du gouvernement local.
Elle avait été érigée en 1978 devant une porte de la ville pour commémorer le rôle du général comme commandant de la Légion espagnole durant la Guerre du Rif face aux tribus berbères dans les années 1920.
Il ne subsiste donc plus de statue du vainqueur de la sanglante Guerre civile espagnole (1936-1939) dans les rues et sur les places du pays.
Une loi espagnole votée en 2007 sous le gouvernement du socialiste José Luis Rodríguez Zapatero oblige les mairies à retirer de l’espace public les symboles faisant l’apologie de la dictature ou du camp franquiste pendant la Guerre civile.
Mais de nombreuses administrations locales de droite refusent souvent de l’appliquer, estimant que cela rouvre les blessures du passé. En 2019, le maire socialiste élu du village de Guadiana del Caudillo, nommé ainsi en l’honneur de Franco, avait décidé de changer le nom de la commune, que l’ancien maire de droite défendait bec et ongles.
C’est pour respecter cette loi, quatorze ans après son adoption, que le parlement local de Melilla a voté lundi le déboulonnage de la statue. Seul le parti d’extrême droite Vox a voté contre cette décision, tandis que le Parti Populaire (PP, droite) s’est abstenu.
Vox a justifié son opposition à cette décision par le fait que la statue ne rendait pas hommage à Franco en tant que dictateur, mais à son rôle durant la guerre du Rif.
Arrivé au pouvoir en 2018, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez avait fait de l’exhumation de Franco du mausolée monumental où il reposait près de Madrid une priorité de son gouvernement.
Malgré les critiques de la droite et la guérilla judiciaire menée par les héritiers du dictateur, le “Caudillo” a été réinhumé en octobre 2019 auprès de son épouse dans un cimetière de la périphérie de la capitale.