A Libreville, les églises sont désormais en conflit autour de l’ouverture éventuelle des lieux de culte. Face à la pandémie de coronavirus, l’Église catholique a décidé de rouvrir ses chapelles le dimanche 25 octobre, alors que l’État a lui imposé la date du 30 octobre, avec obligation aux fidèles de présenter un test négatif avant d’entrer dans les lieux. L’Église crie à l’oppression après sept mois de fermeture.

Dans une conférence de presse vendredi 23 octobre, le porte-parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha, a été ferme : les lieux de culte ne doivent pas ouvrir dimanche 25 Octobre. « Il n’y a pas de bras de fer entre le gouvernement et les confessions religieuses. C’est le principe de précaution pour s’assurer que les populations, que nos compatriotes ne soient pas mis en danger par cette pandémie », a-t-il résumé.

Pour sa part, l’opposant Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblent pour la patrie et la modernité (RPM), s’est demandé pourquoi le gouvernement a engagé un bras de fer avec l’Église en refusant d’ouvrir les églises à la date annoncée par les leaders religieux, et surtout en interdisant la communion et les offrandes pendant le culte. « Pourquoi le gouvernement choisit-il d’imposer à tout prix la date du 30 octobre ? Quel avantage tire-t-il dans la riposte au coronavirus en différant de cinq jours cette ouverture ? », a-t-il dit.

Les positions se cristallisent, la tension monte. François Louncény Fall, représentant du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca), dans sa mission de prévenir les conflits, s’est rendu vendredi 23 octobre au cabinet du ministre de l’Intérieur pour proposer ses bons offices.