Le port du masque obligatoire partout (ou presque), c’est maintenant! Face à l’inquiétude des médecins préoccupés par un risque de reprise de l’épidémie du Covid-19, le Premier ministre, Jean Castex, hâte le pas.

Dès le début de la semaine – et non le 1er août comme l’avait d’abord souhaité Emmanuel Macron —, il faudra porter un masque dès lors que l’on fréquente des « lieux publics clos ». Un décret « à effet immédiat », attendu lundi ou mardi, selon Olivier Véran, le ministre de la Santé, en précisera la liste. Préparez-vous, car à défaut, dès le 20 juillet, vous pourrez être refoulés des grandes surfaces. Voici ce qu’il faut savoir.

Les commerces dans le collimateur

Ils sont les premiers visés par cette obligation du port du masque. En cause, le relâchement trop important de certains clients, encouragé par une cacophonie des règles d’un magasin à l’autre. Selon le gérant, on peut entrer sans masque ou pas. « Or le risque est réel, alerte l’universitaire Francis Allard. Dans les centres commerciaux, l’air climatisé est recyclé souvent en interne sans grand apport d’air neuf, cela favorise la propagation du virus », explique ce chercheur du CNRS spécialiste des aérosols.

Pour éviter ce comportement « erratique » entre magasins, souligné par Emmanuel Macron lui-même lors de son intervention télévisée du 14 Juillet, ce sera donc port du masque partout et pour tous, que ce soit dans un supermarché ou l’échoppe d’à côté. Certains groupes comme Super U n’ont d’ailleurs pas attendu : depuis jeudi, on ne rentre plus dans les supermarchés de cette enseigne sans masque!

Les halls fréquentés également visés

Il n’existe pas de définition précise de ce qu’est un lieu clos, mais si la volonté est de cibler tout endroit impliquant une promiscuité immédiate, en clair les zones à fort passage, les spécialistes s’attendent à ce que le décret se base sur ce que l’administration répertorie comme étant un ERP (établissement recevant du public). Les halls de gare, mais aussi les salles d’attente d’hôtels, les accueils d’immeuble, les parcs de stationnement couvert, devraient passer à l’obligation du port du masque, de même que les amphis d’universités.

Pour les cinémas, c’est moins clair. Depuis leur réouverture le 22 juin, ils doivent déjà faire respecter des mesures de distanciation sociale entre les spectateurs. Le masque y est obligatoire dans les halls et lors des déplacements, mais pas durant la séance. Faut-il aller plus loin ? « Il faut en tout cas des règles harmonisées, lisibles et compréhensibles par tous, sans quoi les gens n’adhéreront pas », met en garde Francis Allard.

Y aura-t-il une sanction ?

Le président de la République ne l’a pas précisé. Jean Castex pas plus. Dans le bus comme dans le métro ou dans le train, l’amende est de 135 euros. C’est aussi le montant qui a été fixé par le préfet de la Mayenne, où l’épidémie galope et où on incite la population à se faire tester, dans les villes où le masque est désormais obligatoire. Le montant officiel, sur tout le territoire, sera-t-il identique ? Pour l’instant, ce n’est pas encore précisé. Un peu partout à l’étranger, le non-respect du port du masque est lui aussi sanctionné. En Belgique, il en coûte 250 euros. En Angleterre, ce sera bientôt 110 euros dès lors qu’on est surpris à faire ses courses à visage découvert.

Et au bureau ?

Bas les masques, ce sera où, hormis le domicile? Les entreprises ne sont pas concernées par le décret à venir. A elles de gérer « au cas par cas, en fonction des situations », a expliqué Jean Castex dans Le Parisien – Aujourd’hui en France face à nos lecteurs. Mais cela ne signifie pas que les contraintes ne vont pas être renforcées. En général, dans les entreprises, il sera obligatoire de le porter lors des réunions ou si la distanciation d’au moins un mètre ne peut pas être respectée. Les protocoles sanitaires vont être enrichis de nouvelles recommandations selon les activités, a averti le Premier ministre au Sénat.