Donald Trump a fait de la bonne santé de l’économie américaine son principal argument de campagne. L’épidémie de nouveau coronavirus et surtout ses conséquences sur les bourses mondiales lui déplaisent fortement. Critiqué, le président américain minimise l’impact de l’épidémie, qui a fait 26 morts aux États-Unis. Lundi, il a poursuivi sur sa lancée : «L’Arabie saoudite et la Russie se disputent à propos du prix et la production de pétrole. Ça, et les Fake News, est la raison de la chute des marchés!», a-t-il écrit sur Twitter, niant totalement l’impact de l’épidémie sur la chute des bourses mondiales, et donc du cours du pétrole, élément clé de la dispute entre l’Arabie saoudite et la Russie. «Nous avons une économie très solide», a-t-il martelé depuis la Maison-Blanche, où il a annoncé des mesures en faveur des secteurs économiques et des travailleurs impactés par l’épidémie, qui seront évoquées ce mardi avec les sénateurs républicains.

Tout en se félicitant d’avoir ordonné rapidement l’interdiction au territoire américain des voyageurs étrangers qui s’étaient récemment rendus en Chine, Donald Trump a martelé ce week-end que le virus «n’est pas si grave que ça» et le prouve par les gestes. Samedi et dimanche, il a multiplié les rencontres avec les donateurs pour sa campagne à Mar-a-Lago, après un dîner avec le président brésilien Jair Bolsonaro, aux yeux de qui la menace du virus est «surestimée». Bravant les préconisations sanitaires sur la limitation des contacts physiques pour endiguer la propagation de la maladie, le président américain a serré les mains des partisans qui l’attendaient à l’aéroport d’Orlando, lundi. «Les affaires continuent comme à l’habitude», a confirmé la porte-parole de l’administration Trump, Stephanie Grisham, même si certains États (New York, Californie et Oregon) ont déclaré l’état d’urgence. Aucune annulation de meeting n’est prévue, ni pour Donald Trump, ni pour Joe Biden et Bernie Sanders.

Cinq élus républicains en quarantaine préventive

«Donc l’an dernier, 37 000 Américains sont morts de la Grippe. C’est une moyenne de 27 000 à 70 000 par an. Rien n’est fermé, la vie & l’économie suivent leur cours. En ce moment, il y a 546 cas confirmés de CoronaVirus, avec 22 morts. Réfléchissez-y!», a tweeté Donald Trump lundi, minimisant une nouvelle fois la gravité du virus qui a fait plus de 4000 morts dans le monde. Lui qui a été en contact avec plusieurs élus qui se sont depuis placés en quarantaine préventive, dont son futur «chief of staff» Mark Meadows, a assuré être en «parfaite santé» et ne pas nécessiter de se soumettre à un test -et ce alors qu’une polémique naît dans le pays sur le manque de tests disponibles et leur coût majeur pour les patients qui ne disposent pas d’assurance santé.
Matt Gaetz, élu républicain et fervent partisan du milliardaire, était arrivé la semaine dernière au Congrès avec un masque à gaz, pourtant déconseillé par les autorités sanitaires. Cela ne l’a pas empêché de se placer en quarantaine par précaution, après avoir, comme quatre autres élus républicains, côtoyé un homme diagnostiqué positif au coronavirus lors de la CPAC, une conférence conservatrice organisée à la toute fin février.

Entre “fake news” et politisation

Donald Trump reproche aux démocrates de politiser l’épidémie à la moindre critique émise envers la gestion de l’administration Trump. «C’est une continuation du canular, que cela soit le canular de la destitution, le canular “Russie, Russie, Russie”, certainement pas ça, qui pourrait parler de canular ici, c’est très sérieux», avait-il répondu, la semaine dernière, aux critiques démocrates. Ces derniers jours, il a multiplié le partage de messages de soutien, dont une «fake news» sur la gestion de l’épidémie de grippe H1N1 en 2009, par Barack Obama. Il a accusé, à tort, son prédécesseur d’avoir trop tardé à déclarer l’état d’urgence, comme le précise Politifact. Il avait déjà, également à tort, mis en cause l’administration Obama pour une décision en vigueur depuis 2004 qui aurait ralenti la production de tests par des laboratoires privés.

Source MSN