Plusieurs dirigeants internationaux veulent retrouver l’esprit de 1945 contre la pandémie en ce jour de commémoration du 75e anniversaire de la victoire sur le nazisme alors que les chiffres poursuivent leur ascension : 3,89 millions de cas et 271 000 décès.

La France enregistre 243 décès en 24 heures, soit 26 230 au total. Il y a moins de cas graves en réanimation (2 868), une centaine de moins qu’hier. La pression sur les services de réanimation continue de s’alléger mais 22 724 personnes sont toujours hospitalisées. Le pays vit son dernier week-end cloîtré avant un déconfinement progressif à partir de lundi et célèbre le 8-Mai en format restreint. À Paris, Emmanuel Macron préside la cérémonie sur la place de l’Étoile, sans public.

En ce jour anniversaire, le président allemand Frank-Walter Steinmeier exhorte la communauté internationale à tirer les leçons de la fin de la Seconde Guerre mondiale en allant vers « plus de coopération » dans la lutte contre la pandémie.

Dans un registre plus national, le Premier ministre britannique Boris Johnson dresse lui aussi un parallèle. « En cet anniversaire, nous sommes engagés dans un nouveau combat contre le coronavirus qui exige le même esprit d’effort national que vous avez incarné il y a 75 ans », écrit Boris Johnson aux anciens combattants.

Le gouvernement gallois annonce de « modestes ajustements » au confinement deux jours avant un discours de Boris Johnson sur les prochaines étapes en Angleterre. Le Premier ministre gallois, Mark Drakeford, annonce que les restrictions imposées en mars se poursuivront trois semaines de plus. Mais à partir de lundi, les Gallois pourront sortir faire de l’exercice plus d’une fois par jour, sans s’éloigner de leur foyer. Les magasins de jardinage pourront rouvrir. La population est appelée à continuer de travailler à domicile. L’épidémie a fait 626 morts de plus en 24 heures au Royaume-Uni, où le bilan s’élève désormais à 31 241 décès.

L’Espagne ouvre ses plages, le Portugal accueille sa diaspora
En Espagne, Barcelone rouvre ses plages, fermées depuis le début du confinement mi-mars. Mais elles ne sont accessibles qu’à condition de pratiquer un sport et seulement entre 06h et 10h. Soumis à un confinement strict depuis le 14 mars, les 47 millions d’Espagnols jouissent depuis fin avril d’un certain assouplissement. L’Espagne est l’un des pays les plus affectés par la pandémie. Elle a tué plus de 26 000 personnes dans le pays. Le déconfinement progressif et prudent, en quatre phases, devrait se prolonger jusqu’à fin juin.

Au Portugal, le gouvernement assure tout mettre en oeuvre pour que sa diaspora puisse visiter le pays pendant les vacances d’été, en dépit des restrictions. Le pays a entamé un plan de déconfinement par étapes qui doit durer tout le mois de mai et le gouvernement prévoit un rétablissement progressif des liaisons aériennes. TAP Air Portugal a d’ailleurs repris cette semaine deux vols vers Londres et Paris. Le Portugal compte plus de 10 millions d’habitants et quelque 2,2 millions de ressortissants vivant à travers le monde. Relativement épargné par l’épidémie, le pays recense 1 114 décès et un peu plus de 27 000 cas officiellement déclarés.

Signes encourageants en Italie, hôteliers en colère en Pologne
L’Italie passe la barre des 30 000 morts causés par le coronavirus, a annoncé la Protection civile dans son bilan quotidien. Elle est le deuxième pays européen, après le Royaume-Uni mardi, a dépasser ce seuil symbolique, même si les autres chiffres – hausse du nombre de morts, nombre total de malades ou nombre de personnes en soins intensifs, sont encourageants.« La courbe est en baisse, ça se poursuit et c’est une donnée positive » déclare le président de l’Institut supérieur de la santé, Silvio Brusaferro.

En Pologne, une centaine d’hôteliers et d’employés des agences de voyage, manifestent à Swinoujscie, à proximité de la frontière avec l’Allemagne, pour exiger l’ouverture aux touristes étrangers. Les hôtels peuvent rouvrir en Pologne à partir de lundi prochain. Mais les visiteurs seront toujours soumis à leur arrivée à une quarantaine de deux semaines.

Multiplication des tests en Russie
La Russie enregistre pour le 6e jour consécutif plus de 10 000 infections, dont plus de la moitié dans la capitale Moscou où le confinement a été prolongé jusqu’au 31 mai. Le pays dénombre désormais 187 859 cas, mais le nombre de décès demeure faible avec 1 723 morts. L’envolée du nombre de cas depuis une semaine s’explique, assurent les autorités, par la multiplication des tests effectués (5 millions) et non par une accélération de la propagation. L’objectif de cette politique de dépistage est de traquer les cas asymptomatiques ou légers, puis de les mettre en quarantaine, pour juguler la propagation. Cette approche explique aussi en partie le taux de mortalité faible par rapport au nombre de cas, affirment les autorités.
Les autorités de Biélorussie confirment que la prochaine élection présidentielle se tiendra le 9 août, en dépit des risques liés au virus que le président Alexandre Loukachenko ne cesse de minimiser.

Chômage record en Amérique du Nord
L’économie américaine enregistre son taux de chômage le plus haut depuis 50 ans. 20,5 millions d’emplois ont été détruits au mois d’avril.

Le président Trump, qui préconise la reprise de l’activité, ne semble pas inquiet et affirme que l’année prochaine sera exceptionnelle sur le plan économique. Wall Street ouvre en hausse malgré cette destruction record d’emplois. 64% des Américains se disent inquiets que le prix du déconfinement soit trop lourd à payer en termes de vies humaines, selon un sondage publié ce vendredi. L’inquiétude se fait surtout sentir chez les électeurs démocrates (92%), les minorités ethniques (84%) et les femmes (72%).

Le Covid-19 a fait plus de 75 000 morts aux États-Unis, et touché 1,2 million de personnes, selon le comptage de l’université Johns Hopkins, qui fait référence.

Le Canada enregistre, lui aussi, un taux de chômage de 13%. Depuis le début de la crise, l’économie canadienne a perdu plus de trois millions d’emplois.

Le gouverneur de l’Etat de São Paulo, le plus touché par le coronavirus au Brésil, annonce la prolongation du confinement jusqu’au 31 mai, en dépit des pressions du président Jair Bolsonaro qui est favorable à un retour au travail des Brésiliens.

En Australie le déconfinement en trois phases
Le gouvernement australien dévoile un plan de déconfinement en trois étapes d’ici la fin juillet. Le premier stade permettra à des groupes de maximum 10 personnes de se réunir dans des cafés et des restaurants, pour des évènements comme les mariages, et les sports en extérieur seront autorisés.

Le deuxième stade étendra l’autorisation à des groupes de 20 personnes. Les cinémas et les commerces pourront rouvrir et certains voyages domestiques seront permis. Lors de la dernière étape du déconfinement, des rassemblements seront permis jusqu’à 100 personnes, et la plupart des voyages domestiques seront autorisés.

L’Australie a été un des pays qui a le mieux réussi à contenir l’épidémie de Covid-19, avec seulement 7 000 cas et 100 décès répertoriés pour 25 millions d’habitants.

La Chine ouvre en grand
La Chine donne son feu vert à la réouverture des cinémas, des installations sportives, des théâtres et des lieux de divertissement moyennant des précautions.

Les lieux culturels pourront désormais à nouveau accueillir « des conférences et expositions », mais le nombre de visiteurs devra être limité. La directive recommande également la réouverture totale de tous les hôtels, restaurants, grands magasins et supermarchés qui étaient encore fermés. Tous ces lieux devront imposer aux visiteurs le port du masque et le respect des distances.

Le virus a pratiquement disparu à en croire les chiffres officiels. Aucun mort du virus n’a été rapporté dans le pays depuis mi-avril.
La Chine soutient la création d’une commission sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin d’évaluer « la réponse mondiale » au Covid-19, mais uniquement « après la fin de l’épidémie ».

Hong Kong commence l’assouplissement des restrictions et autorise notamment les bars, salles de sport, salons de beauté et cinéma à rouvrir. Le territoire enregistre une nette baisse de la circulation de la maladie.

Rapatriement des Indiens piégés à l’étranger
La Thaïlande annonce huit nouveaux cas, mais aucun décès supplémentaire, portant le bilan total de l’épidémie dans le pays à 3 000 cas et 55 morts depuis le mois de janvier. La baisse du nombre de nouveaux cas quotidiens a conduit les autorités à assouplir les règles du semi-confinement en vigueur depuis fin mars, en autorisant notamment certains commerces à rouvrir leurs portes dans des conditions sanitaires strictes et dans le respect de la distanciation physique.

Des centaines de ressortissants pakistanais rapatriés du Moyen-Orient, où beaucoup ont perdu leur emploi et vivent dans des conditions précaires, ont été testés positifs à leur retour au pays, déclarent les autorités.
Plus de 700 Indiens sont évacués des Maldives par un navire de la marine indienne, dans le cadre d’une opération de rapatriement des ressortissants indiens bloqués à travers le monde.

Les autorités indiennes avaient imposé un confinement depuis fin mars et suspendu le trafic aérien international sur leur territoire, laissant des centaines de milliers de travailleurs immigrés et étudiants piégés à l’étranger.

Confinés en mer
Des dizaines de milliers de membres d’équipage de navire de croisière sont coincés en pleine mer, après avoir pu débarquer leurs passagers. Au total 104 navires de croisière se trouvent actuellement dans les eaux américaines, avec 71 900 membres d’équipage à leur bord, selon les garde-côtes américains. Les compagnies maritimes sont accusées de ne faire aucun effort pour rapatrier leur personnel en raison du coût onéreux des vols charters, ce qu’elles démentent.

Le président de Royal Caribbean, Michael Bayley explique : « Nos équipages viennent de plus de 60 pays. Chaque pays à ses propres normes et régulations distinctes sur les gens autorisés à retourner chez eux, de quelle manière et quand ».

En Iran, le retour des prières collectives
Les Iraniens sont appelés à respecter les mesures de distanciation sociale « plus sérieusement », par les autorités qui annoncent plus de 1 500 nouveaux cas d’infection dans le pays. L’Iran enregistre 55 décès supplémentaires en 24 heures, ce qui porte à 6 541 morts le bilan officiel. Dans le même temps, 1 556 personnes supplémentaires ont été testées positives, portant le total des cas confirmés à 104 691.

Afin d’endiguer la propagation, l’Iran a pris diverses mesures de restriction, sans imposer de confinement ou de quarantaine. Les fidèles sont autorisés à revenir assister aux prières du vendredi pour la première fois en plus de deux mois dans plusieurs provinces, mais la capitale Téhéran reste soumise à des restrictions.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi ratifie une série d’amendements à la loi sur l’état d’urgence qui étend ses pouvoirs. Cette mesure prise en pleine pandémie est dénoncée par des ONG. Human Rights Watch les qualifie de « couverture » pour la mise en place de « nouveaux pouvoirs répressifs ».

Les alertes de l’ONU
L’Agence pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) réclame une nouvelle aide d’urgence de près de 100 millions de dollars pour « répondre aux conséquences socio-économiques de la maladie ». L’Unrwa se bat depuis 2018 pour compenser un arrêt de financement des États-Unis qui étaient jusqu’alors le principal donateur de l’agence. Elle est en charge de gérer des écoles et de fournir une aide médicale à cinq millions de réfugiés palestiniens en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

La Haut-Commissaire aux droits de l’Homme Michelle Bachelet accuse des belligérants en Syrie, dont le groupe État islamique (EI), de profiter de la pandémie pour perpétrer des attaques contre les populations civiles. Elle se dit « profondément préoccupée » par des rapports selon lesquels des pays refusent de porter assistance aux migrants qui tentent de traverser la Méditerranée.

Le Secrétaire général, Antonio Guterres dénonce, lui, « une avalanche de haine et de xénophobie », à l’occasion de la pandémie. Il appelle à « une action résolue » pour y mettre fin.
Le ping-pong, nouvel Eldorado des parieurs.

Fautes de courses de chevaux, de championnats de foot et de tournois de tennis, le ping-pong a trouvé un nouveau public, avec des tournois qui continuent à avoir lieu, notamment en Russie.
Une compagnie américaine DraftKings a « réalisé un tutoriel pour expliquer comment marche le tennis de table, car beaucoup de parieurs de tennis se sont reportés là-dessus », indique Jamie Shea, sa directrice. La reprise de certains championnats de football devrait aussi mettre fin à cet engouement passager.

Car le Championnat de Corée du Sud bénéficie d’une exposition internationale sans précédent ce vendredi. Le monde du football a suivi avec intérêt le lancement de la nouvelle saison de la K-League.

Le Board, garant des lois du football, autorise le passage de trois à cinq remplacements par match pour ménager les joueurs et permettre de limiter les risques de blessures après deux mois d’arrêt complet de la compétition.