L’Afrique comptait ce vendredi 54 434 cas confirmés de coronavirus. Le Covid-19 a déjà coûté la vie à 2 080 personnes sur le continent, selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine. L’Afrique du Sud et l’Egypte sont les deux pays les plus touchés, avec respectivement 8 232 et 7 981 cas recensés. Suivent le Maroc, l’Algérie, le Nigeria, le Ghana et le Cameroun.

 

Le coronavirus pourrait coûter la vie à plus de 190 000 personnes en Afrique en seulement un an si les mesures de prévention venaient à échouer, selon une nouvelle étude de l’Organisation mondiale de la Santé. Au total, 44 millions de personnes pourraient être contaminées. « Le Covid-19 pourrait revenir régulièrement dans nos vies dans les prochaines années si les gouvernements de la région ne s’engagent pas dans une approche proactive. Nous avons besoin de tester, tracer, isoler, traiter », détaille la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti.

Au Sahel, les groupes terroristes profitent de la pandémie, selon l’ONU
Dans un rapport publié ce vendredi, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, affirme que les « groupes terroristes profitent de la pandémie de Covid-19 pour intensifier leurs attaques » dans la région du Sahel. L’ONU pointe notamment du doigt la zone des trois frontières, entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
« La situation désastreuse dans la région du Sahel est encore aggravée par la propagation de la pandémie de Covid-19 en Afrique, avec des groupes terroristes qui l’exploitent à des fins de propagande et d’action, avec un impact potentiel grave sur la région », insiste le secrétaire général de l’ONU.

La RDC rouvre partiellement un poste-frontière avec la Zambie
À partir de ce vendredi, le poste-frontière de Kasumbalesa en RDC, point de passage vers la Zambie, sera rouvert pour les piétons. Ils devront en revanche respecter les mesures barrières : port du masque, prise de température et distanciation sociale. Jeudi, des manifestants avaient protesté contre la fermeture de toutes les frontières, décidée le 20 mars par le président Félix Tshisekedi. « Comme Kasumbalesa dépend en grande partie de produits venant de pays de l’Afrique australe et aussi de la Zambie, la population a des difficultés pour vivre », a expliqué le maire André Kapampa. La réouverture d’un passage entre les deux pays doit également permettre d’éviter les traversées clandestines, « qui peuvent nous importer la maladie », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les députés congolais ont voté ce jeudi en faveur de la prolongation de l’état d’urgence sanitaire dans le pays pour 15 jours supplémentaires. La mesure était entrée en vigueur en RDC le 24 mars dernier, et avait déjà fait l’objet d’une prolongation au cours du mois d’avril.

Cyril Ramaphosa va libérer 19 000 détenus d’Afrique du Sud
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé ce vendredi la remise en liberté sous contrôle judiciaire de 19 000 détenus, « de façon à rendre possible les mesures d’isolement et de distanciation sociale ». Au total, 160 000 prisonniers sont incarcérés dans 243 centres pénitentiaires dans le pays. Certains foyers de propagation du Covid-19 se sont déclarés dans les prisons, notamment dans celle d’East London, où 65 détenus et 35 gardiens ont été testés positifs au coronavirus.
La mesure s’applique pour les prisonniers qui « présentent peu de risques et qui ont déjà accompli une partie de leur peine », indique le communiqué de la présidence. Les personnes condamnées ou inculpées pour meurtres, crimes sexuels et violences faites aux femmes et aux enfants, ne sont pas concernées.
L’Afrique du Sud est loin d’avoir dépassé le pic de l’épidémie. Cyril Ramaphosa a averti ses concitoyens cette semaine : selon lui, le plus dur est encore à venir. Car médecins et scientifiques s’accordent à dire que la crise sanitaire est loin d’être passée. Les autorités ont jusqu’à présent réussi à freiner la rapidité de la propagation du virus, grâce à des mesures très strictes. Mais depuis une semaine, la courbe des nouvelles infections s’est accélérée avec 300 nouveaux cas par jour.

La CEDEAO nie avoir passé une commande de Covid-Organics
L’organisation régionale ouest-africaine prend ses distances avec le Covid-Organics, cette décoction malgache à base d’artemisia présentée comme un remède au coronavirus. Elle assure n’avoir jamais passé commande du traitement. « Nous souhaitons indiquer que la CEDEAO et son institution spécialisée en matière de santé qu’est l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS) se dissocient de cette affirmation, et informer le public que nous n’avons jamais commandé ledit médicament », peut-on lire dans un communiqué.
Le président malgache Andry Rajoelina avait annoncé la semaine dernière avoir remis une cargaison de Covid-Organics au président de la Guinée-Bissau, pour qu’il distribue le remède polémique aux 15 pays membres de la CEDEAO.

Les chauffeurs routiers peuvent de nouveau circuler entre le Cameroun et la Centrafrique
Fin du blocage à la frontière entre le Cameroun et la Centrafrique. La circulation des camions de marchandises sur le corridor Douala-Bangui a progressivement repris depuis 48h. La semaine dernière, les chauffeurs routiers camerounais avaient cessé le travail après le dépistage positif de plusieurs d’entre eux à l’entrée de la capitale centrafricaine. Leur prise en charge avait provoqué une large panique. Pour débloquer la circulation de cet axe stratégique pour l’approvisionnement de Bangui notamment, les autorités des deux pays ont mis en place un système de dépistage de part et d’autre de la frontière.

Le Niger prolonge l’isolement de sa capitale
Les autorités nigériennes prolongent l’isolement de Niamey pour une durée de deux semaines à compter de ce dimanche 10 avril. La capitale est isolée du reste du pays depuis le 28 mars et le début de l’état d’urgence sanitaire dans le pays. A ce jour, le Niger recense 781 cas confirmés de coronavirus et 42 décès.

Denis Sassou-Nguesso rejette les demandes de libération de détenus politiques
Au Congo-Brazzaville, les organisations de défense des droits de l’homme ont appelé à la libération des prisonniers politiques afin de désengorger les prisons et d’ainsi limiter la propagation du coronavirus. Ces appels concernent également les opposants au régime André Okombi Salissa et Jean-Marie Michel Mokoko, tous deux candidats malheureux de la présidentielle de 2016 et incarcérés depuis plusieurs années.
Le chef de l’État Denis Sassou-Nguesso a rejeté cette demande de libération dans une interview ce jeudi sur RFI et France 24. Il affirme que les deux hommes n’ont pas été condamnés parce qu’ils étaient des personnalités politiques, mais parce qu’ils avaient commis des délits de droit commun. Me Jean-Philippe Esseau, l’avocat de Jean-Marie Michel Mokoko, rejette cet argument. « L’infraction reprochée, c’est l’atteinte à la sûreté intérieure de l’État. Donc, c’est une infraction politique et non de droit commun », indique-t-il. Selon son avocat, Jean-Marie Michel Mokoko devrait être libéré afin de le protéger d’une possible contamination du coronavirus. « Les conditions sanitaires de la maison d’arrêt ne permettent pas au général, qui a servi dignement ce pays, d’être maintenu en détention. Pour des raisons humanitaires et sanitaires, on devrait le libérer », assure-t-il.

10 employés du gouverneur de Lagos testés positifs
Au Nigeria, 20 employés travaillant à la Lagos State House, résidence officielle du gouverneur de l’Etat de Lagos, ont été testés positifs au coronavirus. Selon le commissaire à la Santé de l’État, les malades ont été placés en centre de quarantaine pour être soignés. Il assure que le gouverneur et sa femme n’ont en revanche pas été contaminés.

Assouplissement des restrictions au Soudan du Sud
Les autorités sud-soudanaises ont décidé d’assouplir les mesures en vigueur afin de limiter la propagation du coronavirus. Les magasins et restaurants sont autorisés à rouvrir à partir de ce vendredi mais les commerçants doivent faire respecter les mesures de distanciation sociale à leurs clients. Le couvre-feu commence désormais à 22h au lieu de 19h, et les moto-taxis peuvent eux aussi reprendre leur activité.
Par ailleurs, 85 enfants détenus ont été libérés afin de limiter la surpopulation carcérale dans le pays. 11 autres restent pour l’instant prisonniers. « Les établissements pénitentiaires du Soudan du Sud sont surpeuplés, avec un accès très limité aux équipements sanitaires, aux soins et à la nourriture. Avec les risques de propagation du Covid-19, la meilleure manière de préserver les enfants est de les renvoyer dans leur famille », détaille Dr Mohamed Ag Ayoya, représentant de l’Unicef au Soudan du Sud.

Les Kényans manifestent contre des démolitions d’habitations en période de pandémie
Dans la capitale kényane, Nairobi, des manifestants ont bloqué l’une des artères principales de la ville pour protester contre la démolition de leurs habitations en début de semaine. Des feux ont été allumés dans plusieurs endroits de la ville, et des échauffourées avec la police ont éclaté.
Des centaines de familles avaient été délogées par les forces de l’ordre lundi. De nombreuses associations ont dénoncé la décision du gouvernement d’autoriser la démolition de ces habitations, alors que la population est appelée à rester chez elle pour limiter la propagation du coronavirus sur le territoire.

Le comité d’urgence soudanais recommande la prolongation du confinement à Khartoum
Le comité d’urgence sur le coronavirus au Soudan recommande la prolongation du confinement de la capitale pour 10 jours supplémentaires. Officiellement, le confinement de Khartoum doit pour l’instant prendre fin ce dimanche. Les autorités soudanaises avaient décidé de placer la capitale, épicentre de l’épidémie de coronavirus dans le pays, en isolement le 18 avril. Le Soudan enregistre à ce jour 930 cas confirmés et 52 morts.

Des ONG dénoncent une série d’amendements qui étendent les pouvoirs du président al-Sissi
« Le gouvernement du président Sissi utilise la pandémie pour étendre, et non réformer, la loi d’urgence abusive en Egypte » dénonce dans un communiqué Human Rights Watch. L’ONG de défense des droits humains fait référence à une série d’amendements ratifiés par le président Abdel Fatah al-Sissi et publiés au Journal officiel jeudi soir. Ces nouvelles mesures permettent au chef de l’Etat d’ordonner la fermeture des écoles, la suspension des services publics, l’interdiction des rassemblements publics et privés et le placement en quarantaine des voyageurs entrant dans le pays.

Le procureur militaire sera également autorisé à assister le ministère public pour enquêter sur des crimes rapportés par les forces armées responsables du respect des lois sous l’état d’urgence. « Recourir à la sécurité nationale et à l’ordre public comme une justification reflète la mentalité sécuritaire qui gouverne l’Egypte de Sissi », regrette le directeur adjoint pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Human Rights Watch dans le communiqué.

La police tanzanienne met en garde les députés de l’opposition
La police de Dar es Salaam, la capitale commerciale de la Tanzanie, a demandé aux députés de l’opposition de se rendre au commissariat pour se soumettre à des interrogatoires. En cause : le boycott des sessions parlementaires depuis la semaine dernière par les députés du parti Chadema. Ce boycott avait été décidé par crainte du coronavirus après la mort de trois députés, bien que ces dernières n’aient pas été officiellement liées au Covid-19.
Plus tôt dans la semaine, le président du Parlement a menacé de poursuivre en justice l’opposition, estimant que le boycott des sessions représente un vol, étant donné que les députés conservent leur salaire. Le commissaire régional de Dar es Salaam a de son côté lancé un ultimatum aux parlementaires : il leur donne 24h pour quitter la ville avant de les arrêter.

Les brasseries sud-africaines craignent de devoir jeter des millions de litres de bière
Les brasseries d’Afrique du Sud lancent un appel à l’aide aux autorités : 130 millions de litres de bière pourraient être jetés si l’interdiction de vente d’alcool n’est pas levée dans les prochains jours. Car depuis le 23 mars et le début du confinement dans le pays, la SAB (South African Brewery) a dû mettre à l’arrêt toutes ses activités. L’entreprise a également alerté qu’elle pourrait être amenée à licencier la moitié de ses salariés, soit 2 000 personnes, si la mise en bouteille et distribution des bières ne peut pas reprendre.
Le Sénégal a enregistré ce vendredi un 14e décès lié au Covid-19 :un homme de 85 ans décédé à Touba. Le pays enregistre à ce jour 1 551 cas positifs