“Au secours ! Sur place, les gens craquent”. Alors que la France est confinée pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, 130 000 Français sont bloqués à l’étranger. Ils devraient être rapatriés dans les prochains jours a promis vendredi 20 mars Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires Etrangères, sur franceinfo.

La plupart sont des touristes qui se retrouvent sans vol retour pour rentrer au pays. Leur rapatriement n’est pas si simple à organiser et peut se révéler onéreux.

A Tenerife, sur l’île espagnole des Canaries, plusieurs centaines de Français sont coincés depuis plusieurs jours. Ils sont regroupés à l’aéroport alors que la majorité des vols commerciaux sont annulés car l’île a été placé sous confinement.

Parmi ces “naufragés”, il y a Nathalie et Jean-Marie que franceinfo a pu joindre. “On n’a plus de restaurant, on ne peut plus se laver. C’est une situation indigne de la France”, s’emporte Jean-Marie. Il assure que les voyageurs n’ont “pas de masques, ni de gel hydroalcoolique”. Sur place, “les gens craquent, certains pleurent, il y a des vieilles personnes qui ont des traitements à prendre et qui ne peuvent plus les prendre. C’est la catastrophe”, raconte-t-il depuis l’aéroport en réclamant que la France affrète un avion pour venir les chercher.

Il faut affréter des avions. On n’est pas à 24 heures de la France. On n’est pas à Tahiti ! On est à 4 heures de la France. Le problème peut être (…)

Un travail diplomatique difficile

Pour organiser le rapatriement, il faut d’abord obtenir des autorités locales qu’elles autorisent un vol alors que certains pays ont interdit toute rotation vers ou à partir de la France. Ce sont les diplomates français, voire le ministre lui-même, qui ont dû décrocher le téléphone pour obtenir quelques vols sur certaines destinations ces derniers jours.
Une fois les autorisations obtenus, il faut ensuite que les compagnies aériennes acceptent de fournir appareils et équipages. En général, cela fonctionne mais ce n’est pas gratuit.

A Dakar au Sénégal, Marion en a fait l’amère expérience. Cette étudiante en fin de stage a vu six appareils lui passer sous le nez. “Ce n’était pas assez pour le nombre de Français qu’il y a ici”.

Transavia, la filiale low-cost d’Air France, annonçait vendredi soir avoir déjà ramené 21 000 personnes sur 110 vols en une semaine. A ce rythme, il faudra un mois et demi pour ramener tout le monde.