Après avoir demandé une dérogation pour ouvrir les marchés à Toulouse, Jean-Luc Moudenc s’est heurté au refus partiel du préfet. Seulement 3 marchés restent ouverts à Toulouse.

Les marchés vont-ils continuer à avoir lieu à Toulouse ? Lundi 23 mars 2020, le Premier Ministre, Edouard Philippe annonçait la fermeture des marchés ouverts pour limiter la propagation du coronavirus. Toutefois, le chef du gouvernement a précisé qu’il « sera permis aux préfets sur demandes des maires de déroger à cette obligation ». Une manière d’aider les agriculteurs et de garantir l’accès aux produits frais.

Le maire de Toulouse demande une dérogation

Dans la foulée des annonces d’Edouard Philippe, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a adressé une lettre à Etienne Guyot, le préfet de la Haute-Garonne et de la région Occitanie.
L’édile lui demande une dérogation pour tous les marchés toulousains, « tant les fermés que de plein vent » :
Du mardi au dimanche, sur l’ensemble du territoire de Toulouse – dont la superficie est supérieure à Paris -, il est organisé entre 4 et 12 marchés de plein vent par jour. Vous conviendrez que la densité des rassemblements qui en découlent, sur notre commune, n’est donc pas en question.

Le préfet refuse partiellement, 3 marchés restent ouverts

Toutefois, le préfet de région, Etienne Guyot a refusé, en partie, la demande de Jean-Luc Moudenc. Contactée par la rédaction d’Actu Toulouse, la préfecture de la Haute-Garonne indique que trois marchés couverts sont autorisés à rester ouverts. Il s’agit des marchés Victor Hugo, Carmes et Saint-Cyprien.
Ces ouvertures sont soumises à des conditions strictes : il ne doit pas y avoir d’étals le long des murs extérieurs et et le marché ne doit pas accueillir plus de 100 personnes (vendeurs compris), en même temps.
Les marchés de plein vent, comme celui du Cristal, sont quant à eux fermés jusqu’à nouvel ordre.

Sur Twitter, Jean-Luc Moudenc regrette cette décision :

Je regrette cette décision du @PrefetOccitanie. Elle risque de provoquer un afflux au sein des magasins privés, pour certains déjà à court d’approvisionnement, au mépris des règles de sécurité sanitaires que nous faisions respecter dans les marchés de plein vent.

La crainte du risque de pénurie alimentaire
Pour justifier sa position, Jean-Luc Moudenc indiquait qu’il craignait « qu’au risque sanitaire soit ajouté un risque de pénurie alimentaire au détriments des Toulousains ». Le maire estime que ce risque est « réel dans la mesure où il est question de prolonger le confinement durant plusieurs semaines. »

Son deuxième argument concernait les personnes âgées :

En outre, la fermeture de ces marchés pénaliserait certaines catégories de Toulousains, en particuliers les plus âgés. Elle provoquerait un afflux de clientèle vers des magasins d’alimentation privés et fermés, créant un risque de concentration de population et de promiscuité, sans qu’il y ait un contrôle public comme celui que nous assurons sur les marchés gérés par la Mairie de Toulouse. On irait donc à l’inverse du but recherché par la mesure d’interdiction instaurée !

« Un coup de plus contre notre agriculture déjà mal en point »

Enfin, l’édile expliquait que la fermeture des marchés toulousains serait une mesure qui mettrait en délicatesse la filière agricole :
À l’heure où les enjeux de qualité alimentaire et de développement durable sont majeurs dans l’esprit des citoyens et d’un nombre croissant d’élus, dont je suis, fermer les marchés, notamment de plein vent, entraverait les circuits courts et l’écoulement à Toulouse des produits agricoles de notre région. Et ce serait un coup de plus contre notre agriculture déjà mal en point.

Jean-Luc Moudenc terminait sa lettre au préfet en rappelant que Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, appelait tous les grands distributeurs à acheter des produits français. « Je vous demande donc que les Toulousains puissent faire de même sur leur marché de quartier », conclut le maire de Toulouse