134 boîtes de nuit en liquidation judiciaire et 243 placées en redressement. Les chiffres transmis au Figaro par le Syndicat national des discothèques et lieux de Loisirs (SNDLL) laissent augurer un avenir sombre pour la vie nocturne et pour ses 1.684 établissements. Mardi, le secteur aura eu une brève lueur d’espoir, des sources concordantes ayant indiqué à BFMTV qu’une réouverture était envisageable le 1er juillet, sur présentation du pass sanitaire. Mais Jean Castex, invité du 20h sur France 2, a très rapidement balayé d’un revers de main cette possibilité. «Je ne suis pas en mesure de donner un horizon», a ainsi confié le premier ministre.
De prochaines annonces le 15 juin
Les dirigeants de boîtes de nuit restent suspendus à une date mise sur la table ce lundi par Alain Griset. Le 15 juin, au plus tard, le milieu sera fixé sur la date d’une éventuelle réouverture, confirme le cabinet du ministre délégué aux petites et moyennes entreprises.
En tout, ce sont près d’un quart des boîtes de nuit françaises qui pourraient ne pas rouvrir une fois la crise sanitaire dissipée. Fermées depuis le 14 mars 2020, elles demeurent les rares établissements à ne pas disposer d’un calendrier de réouverture. Patrick Malvaës, président du SNDLL, y voit une forme d’«obscurantisme» de la part du gouvernement, voire d’injustice, alors même que les «clubs libertins, a priori peu respectueux des gestes barrières», pourront rouvrir prochainement.
Des lieux propices aux contaminations
Les risques de contamination se trouvent particulièrement élevés dans ces établissements fermés. Près d’un an et demi après le début de la pandémie de Covid, les scientifiques s’accordent à dire que le virus se transmet essentiellement dans les lieux clos via les aérosols, ces nuages invisibles de particules produits par la respiration, qui ont tendance à se concentrer dans l’air si la ventilation est mauvaise.
Le 6 mai, un référé a été déposé auprès du Conseil d’Etat pour exiger une réouverture des discothèques le 30 juin. Il reste en attente de réponse, l’audience ayant été fixée au 21 mai, toujours d’après le SNDLL. Plus de 420 jours durant, ces établissements ont pu tenir grâce aux aides allouées par le gouvernement, dont le plafond aura été jusqu’en décembre de 15.000 euros par mois au maximum.
Les boîtes de nuit devraient pouvoir bénéficier d’une prise en charge étendue de leurs coûts fixes, notait ce lundi Alain Griset. Le secteur emploie en tout 41.000 salariés, en comptant les emplois indirects.