Dans une interview télévisée, le président des Etats-Unis a promis que les dizaines de millions d’emplois détruits en quelques semaines allaient «très bientôt revenir».

Pour un président qui espérait faire campagne sur la bonne santé de l’économie, Donald Trump se trouve en bien mauvaise posture. La pandémie de coronavirus a causé la destruction de 20,5 millions d’emplois au mois d’avril, portant le taux de chômage à 14,7%, un niveau jamais vu depuis 1940 aux Etats-Unis. Pourtant, le milliardaire fait mine de ne pas se laisser impressionner.

Invité de son émission matinale préférée «Fox & Friends» vendredi, le président des Etats-Unis a d’abord passé 20 minutes à critiquer les démocrates et les «flics pourris» qui ont enquêté sur lui. Il a qualifié le coronavirus de «très très intelligent», soulignant «et en plus il est invisible», avant d’accuser la Chine d’être responsable de la diffusion du virus partout dans le monde et de qualifier l’OMS de «pantin de la Chine».

Puis, finalement interrogé sur le taux de chômage historique, il a assuré que «c’était tout à fait attendu et sans surprise, tout le monde le sait… Quelqu’un a dit : “Oh regardez ça”… Même les démocrates ne rejettent pas la faute sur moi là-dessus!», s’est-il félicité. «On avait la meilleure économie du monde, le monde entier était jaloux. Et puis ils sont venus et ils ont dit : “Monsieur, il faut tout éteindre. Il faut fermer le pays.” Et j’ai dit : “Répétez voir”. Et on l’a fait.» Il a ensuite promis que «ces emplois vont très bientôt revenir» et «l’année prochaine sera phénoménale».

Trump se moque des Etats “ridicules” qu’il juge trop sévères dans leur confinement
Le président Trump a également répété son mantra pour la «réouverture» du pays, critiquant cette fois un juge qui a fait condamner une esthéticienne du Texas parce qu’elle n’avait pas respecté l’interdiction d’ouvrir son salon. «Ces gens veulent revenir au travail. Chacun a fait ce qu’il a fait et on ne peut faire ça qu’un certain temps», a-t-il avancé.

Puis il a accusé ses adversaires de militer pour un confinement strict afin d’affaiblir ses chances de réélection. «Des gens disent qu’ils font ça parce que ça va me gêner, d’attendre pour rouvrir. Certains ne sont pas réalistes, ils sont ridicules. Il y a des Etats qui sont ridicules», a-t-il attaqué. Aux Etats-Unis, alors que les Etats touchés en premier par la pandémie voient la situation s’améliorer lentement, comme à New York, les nouveaux cas dans des Etats jusqu’à présent épargnés constituent une part de plus en plus importante de la croissance de l’épidémie dans le pays.