Le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a estimé à 18 millions le nombre de Français qui devront rester confinés plus longtemps que les autres, donc après le 11 mai.

En annonçant l’échéance d’un déconfinement progressif à partir du 11 mai, Emmanuel Macron a également précisé qu’il serait conseillé à certains Français, “les plus vulnérables”, de rester confinés davantage. “Je mesure ce que je vous demande et nous allons travailler à rendre ce temps plus supportable pour vous.

Mais il faudra essayer de s’y tenir pour vous protéger, pour votre intérêt”, expliquait alors le Président dans son allocution, citant notamment les personnes âgées, celles en situation de handicap sévères ou atteintes de maladies chroniques.

18 millions de personnes concernées
Mercredi, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a donné un chiffre : 18 millions de Français seraient concernés par ce confinement plus long, car “à risque d’être contaminées et de développer une forme grave” de Covid-19. Parmi elles, le médecin liste : les personnes “d’un certain âge, dont je suis, au-dessus de 65 ou de 70 ans”, celles ayant des affections de longue durée, ainsi que “des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses”.

“Pour ces 18 millions de personnes, on continuera le confinement”, a renchéri le Pr Jean-François Delfraissy devant la commission des lois du Sénat. Jusqu’à quand? Impossible à dire pour le moment. “Je ne sais pas. En attendant peut-être un médicament préventif.”

Trois catégories de Français
Lors de son audition, le spécialiste, qui conseille les autorités tout au long de cette crise sanitaire, a divisé la population française en trois catégories :
– ces 18 millions de personnes à risque ;
– les 50 millions de Français “plus jeunes, moins à risque, pouvant faire un Covid dans des conditions raisonnables”, et pour qui se posent donc la reprise de l’activité ;
– et environ “un million” de personnes en grande précarité, comme les SDF ou les migrants, sur lesquelles “très peu de données” sont disponibles.

Mais Jean-François Delfraissy a aussi répété qu’un déconfinement le 11 mai ne serait possible que si “les pré-requis opérationnels et techniques” sont effectifs. Parmi eux, la disponibilité d’un nombre de tests de dépistage du virus suffisant et la mise en place d’un système de traçage des contacts des nouveaux cas identifiés. “S’il faut retarder de quelques jours parce qu’on n’est pas prêt, il faudra retarder de quelques jours”, a-t-il d’ores et déjà prévenu.