La princesse Sirivannavari, créatrice de mode, a lancé sa propre marque de gel hydroalcoolique. Un coup marketing, selon de nombreux observateurs, alors que son père, Rama X, est accusé de ne pas se soucier de l’épidémie.

Pas de confinement, pas de distanciation physique, encore moins de distanciation sociale… depuis le début de l’épidémie de coronavirus, Rama X, l’excentrique roi de Thaïlande, a montré qu’il se souciait peu de la crise sanitaire. D’autant que le souverain est la plupart du temps à 9000 km de ses sujets, dans un luxueux hôtel de Bavière où il continue de défrayer la chronique.

Sa fille de 33 ans, la princesse Sirivannavari – celle-là même qui avait offert à son père un chien élevé au rang de maréchal – semblé vouloir prendre le contre-pied de son père. Au début du mois, la créatrice de mode thaïlandaise a décidé de produire elle-même du gel hydroalcoolique et des masques de protection sous sa propre marque Sirivannavari Bangkok et a promis d’en faire don aux hôpitaux. “Ils seront distribués aux hôpitaux qui en ont besoin dans tout le pays”, a-t-elle affirmé vendredi.

Sauf que… la quantité de gels et de masques offerte n’est pas connue. Et Sirivannavari est accusée de “propagande” : “Le gel est produit par le département de pharmacie de l’hôpital Chulalongkorn à Bangkok mais elle en revendique le mérite”, explique sur Twitter le journaliste spécialisé dans la Thaïlande Andrew MacGregor Marshall, qui a dénoncé les agissements de son père.

“Elle est régulièrement accompagnée par des photographes officiels qui prennent des photos la montrant soi-disant en train de fabriquer le désinfectant”, alors qu’elle n’a “aucune expertise médicale”. Elle s’est même habillée en médecin pour sa première visite à l’hôpital tandis que “son chien portait un chapeau d’infirmière”, poursuit-il.

Vendredi, la princesse Sirivannavari a réuni les autorités sanitaires du pays pour présenter ses masques et ses désinfectants à son nom lors d’une cérémonie très particulière : “comme d’habitude avec les membres de la famille royale thaïlandaise, les fonctionnaires devaient s’asseoir par terre pour signaler leur statut social inférieur”, décrypte le journaliste. Le tout sans aucune distanciation sociale.

 

Une cérémonie qui en rappelle une autre : le 6 avril dernier à Bangkok, elle avait participé avec son père, revenu in extremis, au Chakri Memorial Day, une fête commémorant l’établissement de la dynastie des Chakri, dont ils sont issus, en oubliant totalement les gestes-barrières et la distanciation…