Si la masturbation masculine n’est plus vraiment un tabou, elle recèle encore bien des mystères pour les femmes. Certains hommes la pratiquent lorsqu’ils n’ont pas de partenaire, comme une compensation. D’autres la pratiquent tout au long de leur vie sexuelle, même en étant en couple. La masturbation masculine permet en effet d’alimenter le jeu dans la sexualité du couple, et de varier les plaisirs. La masturbation est une pratique sexuelle propre à chacun.
A cet sujet que nous dit le sexologue Dr Desvaux:
Les hommes se masturbent compulsivement. Les hommes peuvent se masturber de façon compulsive pour libérer une tension et évacuer du stress. Cette approche de la masturbation n’a pas d’effet positif sur la libido et l’apprentissage de l’excitation et dure en général 3, 4 minutes. Les hommes qui prennent le temps de se masturber, apprennent à sentir leur plaisir, à le faire redescendre quand il est trop fort. Cette pratique leur apprend la modulation et permet de varier les plaisirs et de les faire durer. “Certains hommes utilisent la masturbation comme un apprentissage ” affirme le docteur Pierre Desvaux, andrologue et sexologue.
En couple, la masturbation est synonyme de frustration. Non, les hommes peuvent avoir besoin, malgré une vie sexuelle en couple épanouie, de pratiquer la masturbation pour se détendre, prendre du plaisir ou évacuer le stress. “La masturbation n’a pas de réelle raison de s’arrêter avec l’arrivée de la vie sexuelle”, explique le docteur Pierre Desvaux. “C’est une forme saine d’expression de la libido”. Il existe des situations dans le couple (déplacements, maladies, différence d’appétit sexuel) qui favorise cette pratique sexuelle sans pour autant qu’il existe de mal-être dans le couple.
La masturbation nuit aux relations du couple. Même si la masturbation n’est pas incompatible avec une sexualité heureuse et dense, pratiquée très fréquemment, elle peut être le signe d’une frustration à combler. Mais, attention, si un homme alimente sa libido et se masturbe fréquemment avec des images pornographiques, son schéma classique de stimulation de son désir pourra être moins efficace. “Tout est question de dosage”, rappelle le sexologue. La pratique abusive de la masturbation devant des images pornographiques peut provoquer l’anorgasmie, l’absence d’orgasme et d’éjaculation pendant les rapports sexuels.
La masturbation permet à l’homme de mieux se connaitre. Les ados découvrent leur sexualité par la masturbation. En se caressant, ils apprennent comment fonctionnent leurs organes génitaux, découvrent leurs zones érogènes, leur désir et leur excitation. “Avec le temps, la masturbation devient un moment privilégié de fantasmes et de détente, qui peut durer plus d’une demi-heure si elle est bien faite” explique le docteur Pierre Desvaux.
La masturbation peut aider à une totale maîtrise de soi. Excellent entraînement pour faire monter, descendre la pression et ressentir les variations de l’excitation, la masturbation est un bon moyen de comprendre comment fonctionne son sexe, les moyens de maintenir une bonne érection, les limites de l’excitation. “Elle peut aider les hommes à retarder le moment de l’éjaculation, comprendre les mécanismes érotiques qui aident à maintenir une érection dure. Pendant un rapport sexuel, elle peut permettre, si besoin, de reprendre le contrôle” conclut l’expert.
La masturbation est un excellent préliminaire. La masturbation n’est pas forcément un plaisir solitaire, elle peut faire partie du jeu amoureux. Elle s’intègre parfaitement dans les relations sexuelles. Avant, après, pendant, d’une caresse, à pleine main, avec les seins, la masturbation permet de faire monter l’excitation, de prendre contact avec le corps de son partenaire, de l’érotiser et de communier. “Je n’utilise jamais le mot “préliminaires” car il implique que la masturbation doit se pratiquer avant la pénétration et qu’il existe des règles dans la sexualité” détaille le sexologue. Le jeu amoureux se construit à chaque relation sexuelle, en fonction de deux partenaires et leurs envies. Les règles et diktats n’ont pas leur place dans la sexualité