J-15 avant le début du déconfinement en France. Le gouvernement doit en présenter les modalités demain, mardi 28 avril, mais sa stratégie est d’ores et déjà très critiquée. Le retour à la vie normale semble être un véritable casse-tête planétaire. 

Plusieurs pays s’acheminent vers un assouplissement progressif des restrictions mises en place ces dernières semaines.
Retour au bureau ou sur les bancs de l’école, réouverture des commerces, déplacements, reprises des loisirs, quand et comment la vie reprendra son cours ? Le gouvernement français planche ce lundi sur les ultimes arbitrages. L’exécutif peaufine son périlleux plan de déconfinement alors que l’épidémie a déjà fait 23 293 morts en France. Au cours des dernières 24 heures, on dénombre 437 morts, dont 295 dans les hôpitaux. L’épidémie a ainsi tué 14 497 personnes dans les hôpitaux et 8 796 (+142) dans les établissements sociaux et médico-sociaux, témoignant d’une nouvelle accélération du nombre des décès après plusieurs jours de ralentissement, selon le communiqué de la DGS.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, doit officiellement détailler sa stratégie et la soumettre dans la foulée au débat puis au vote des députés, le mardi 28 avril à partir de 15h (13h TU). L’opposition, mais aussi certains élus de la majorité, critiquent cette méthode et réclament un délai de 24h à 48h pour un travail en commission, avant de voter le plan de déconfinement national.

Légère amélioration en Europe
Le Vieux Continent reste à ce jour la région du monde la plus touchée par la pandémie. Plus de la moitié des décès dans le monde ont été enregistrés en Europe. Plus de 125 000 morts ont été recensés, selon un comptage de l’AFP. L’Italie, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni, sont les quatre pays européens les plus endeuillés. Toutefois, le nombre de morts quotidien est relativement en recul.

• Redémarrage progressif en Italie
La troisième économie européenne reste au ralenti, mais les entreprises stratégiques italiennes, et notamment dans les secteurs automobile et textile, reprennent progressivement leur activité ce lundi. Des mesures de sécurité drastiques sont mises en place en Italie afin d’éviter un rebond de l’épidémie de coronavirus.

Jeux de rue en Espagne
Cloîtrés pendant six semaines, les petits Espagnols peuvent depuis dimanche recommencer à jouer dans la rue, mais en évitant au maximum les contacts et sont priés de respecter la distanciation sociale. Le confinement est prévu pour durer jusqu’au 9 mai inclus, et le gouvernement doit présenter demain mardi, comme en France, son plan d’assouplissement.

Fermeté en Grande-Bretagne
De retour aux affaires en Grande-Bretagne, le Premier ministre britannique appelle ses compatriotes à faire preuve « de patience et à respecter le confinement ». Testé positif au Covid-19, Boris Johnson a été hospitalisé et même admis en soins intensifs. Il était en convalescence depuis le 12 avril.
« Nous commençons maintenant à inverser la tendance. Je sais que c’est difficile (…) mais je refuse de gâcher les efforts et les sacrifices du peuple britannique, et de risquer une deuxième épidémie majeure », a averti Boris Johnson, qui s’est exprimé devant le 10 Downing Street, pour la première fois depuis sa guérison.

• Inquiétude en Allemagne
Le confinement aura duré un mois seulement en Allemagne, du 22 mars au 20 avril. Mais le pays fait face désormais à une légère recrudescence de l’épidémie de coronavirus. Pourtant cette situation ne semble pas freiner les ardeurs des partisans d’une reprise économique rapide. Certains réclament un retour à la normale immédiat. Le calendrier de déconfinement prudent, mis en place par la chancelière allemande, est de plus en plus contesté. Louée jusqu’ici pour l’efficacité de sa réponse très ferme face à l’épidémie, Angela Merkel voit désormais les critiques se multiplier.

• Un air de liberté en Suisse
Les Suisses vont enfin pouvoir se couper les cheveux s’ils le souhaitent ! Le pays entame son déconfinement, et autorise la réouverture des commerces non essentiels : coiffeurs, fleuristes et autres tatoueurs lèvent le rideau ce lundi. Les mesures barrières et la distanciation sociale restent de mise en Suisse, lors de cette première phase de déconfinement. Les mesures exceptionnelles entrées en vigueur en mars vont être assouplies progressivement au cours de deux autres étapes. À partir du 11 mai, les enfants retrouveront le chemin de l’école. Pour les universités, il faudra attendre le 8 juin.

Rentrée des classes à Pékin et à Shanghaï
Après trois longs mois de vacances prolongées en Chine, les lycées de Pékin et de Shangaï ont retrouvé une partie de leurs élèves. Seuls les terminales ont été autorisés à reprendre les cours. Une rentrée des classes sous haute surveillance : prise de température, port du masque obligatoire et distance d’un mètre entre les tables.
Toutes les provinces chinoises ont désormais rouvert en partie leurs établissements scolaires, excepté le Hubei, où se trouve la ville de Wuhan, foyer de l’épidémie.

Une crise mondiale et une impuissance internationale
Après plus d’un mois de controverses, le Conseil de sécurité de l’ONU devrait enfin adopter cette semaine sa première résolution sur cette pandémie. Objectif : intensifier la coopération internationale.
Depuis le début de cette crise, le Conseil de sécurité n’a tenu qu’une seule et unique visioconférence dédiée au Covid-19.
La cause de cette paralysie ? La polémique sino-américaine sur l’origine chinoise du nouveau coronavirus.
La France et la Tunisie ont proposé conjointement une résolution qui réclame notamment une « pause humanitaire » dans de multiples pays en conflit.

Pas de répit pour l’Iran
La République Islamique annonce ce lundi une remontée significative des décès quotidiens dus au coronavirus. L’Iran, étranglé par les sanctions économiques américaines, manque terriblement de moyens.
Près de 6 000 décès dus au Covid-19 ont été recensés. Mais beaucoup dans le pays doutent de la véracité des chiffres officiels, communiqués régulièrement par le ministère de la Santé. Depuis le 11 avril, les autorités ont autorisé une réouverture progressive des commerces. Il y a eu également une levée des restrictions sur les déplacements à l’intérieur du pays. Elles avaient été mises en place pour lutter contre la propagation du virus. Néanmoins les écoles, les universités, les mosquées, les sanctuaires chiites, les cinémas, les stades et autres lieux de regroupement restent fermés dans tout le pays, qui vit depuis samedi au rythme du ramadan.

• L’Égypte appelle à l’aide
Le Caire annonce avoir entamé des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) afin d’obtenir une aide financière d’un an, pour affronter la récession due à la pandémie.

• La Turquie ne plaisante pas avec le coronavirus !
Les autorités turques pourchassent sans relâche les personnes soupçonnées de propager des rumeurs sur le coronavirus. Critiquer la gestion de l’épidémie par le gouvernement, peut également conduire en prison.

Depuis le mois de mars, la police turque a arrêté plus de 400 personnes accusées de « provocation » sur les réseaux sociaux en lien avec la pandémie de Covid-19, indique ce lundi le ministère de l’Intérieur.
La Turquie a enregistré plus de 2 800 décès liés au coronavirus et fait état de plus de 110 000 cas de personnes infectées.
La Turquie va envoyer mardi aux Etats-Unis un avion rempli d’équipements médicaux pour lutter contre la pandémie de nouveau coronavirus, a indiqué lundi le président Recep Tayyip Erdogan. Le président turc met régulièrement en avant l’aide envoyée par son pays à l’étranger, répétant que la Turquie a mieux géré la crise que les pays occidentaux.

L’Australie traque le virus et trace sa population
Malgré les inquiétudes relatives au respect de la vie privée, plus d’un million d’Australiens ont téléchargé ce lundi une application pour smartphone. Mise en service dimanche soir, elle permet de suivre à la trace les contacts de ceux qui utilisent cette application, avec des personnes diagnostiquées positives au coronavirus.