Au « Parisien », la directrice générale de Santé publique France, Geneviève Chêne, assure qu’il faut attendre « la fin de [la semaine du 25 mai] » pour savoir si les contaminations repartent à la hausse.
Au dixième jour de déconfinement, les autorités sanitaires n’observent « pas de signal de reprise de l’épidémie », explique Geneviève Chêne, la directrice générale de l’agence sanitaire Santé publique France, dans un entretien publié par « le Parisien » ce mercredi 20 mai.

« Mais attention, le virus est toujours là », rappelle la chercheuse :
« Il faut attendre la fin de [la semaine du 25 mai] pour savoir si les contaminations repartent à la hausse. C’est le délai entre l’incubation, les premiers symptômes, les consultations médicales et la collecte d’informations fiables. »

Elle précise qu’une « trentaine » de foyers épidémiques – dans des commissariats du nord ou des abattoirs par exemple – ont été repérés en France :
« Leur identification est bon signe ! Cela veut dire que nous sommes capables de les détecter rapidement et de mettre en œuvre tout ce qui permet de casser les chaînes de transmission. »

Par ailleurs, Geneviève Chêne dévoile une enquête de grande ampleur auprès de la population française pour déterminer l’état de circulation du coronavirus. « Nous terminons une vaste enquête sur 14 000 personnes avec des tests sérologiques », explique-t-elle. Celle-ci doit permettre d’obtenir « une photographie, par tranche d’âge et par région, du nombre de personnes qui ont été contaminées ».

Masques : enquête sur le scandale d’une pénurie
Interrogée sur le nombre de décès à domicile, qui ne sont pas pris en compte dans le bilan quotidien des victimes du coronavirus, Geneviève Chêne explique qu’ils « représenteraient 1 % des morts du Covid ». « Mais il est trop tôt pour donner un bilan définitif. Il sera publié avant fin juin », ajoute-t-elle, précisant que l’absence de cette donnée est due au fait que « les certificats de décès sont, en majorité, rédigés sur un document papier », ce qui complique leur collecte et leur analyse.

« Rester extrêmement prudent »
Alors que les autorités et les experts surveillent les signes qui pourraient annoncer une « deuxième vague » épidémique, nombre de malades du Covid-19 en réanimation – indicateur essentiel de la pression sur le système hospitalier français – a poursuivi sa baisse mardi, à 1 894 malades graves soit 104 de moins en 24 heures.
Le bilan de l’épidémie a été revu à la baisse, à au moins 28 022 morts, en raison de chiffres révisés à la baisse dans les Ehpad et établissements médico-sociaux, alors que le nombre de décès dans les hôpitaux s’élève de son côté à 17 714, soit 125 de plus que lundi.

« La situation est évolutive, nous avons un recul lié au délai d’incubation » et donc « il faut rester extrêmement prudent », a affirmé le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. Pour son premier briefing en bientôt deux semaines, il a multiplié les appels à la vigilance à l’approche du week-end de l’Ascension.