Les experts de l’OMS se sont rendus dimanche au marché Huanan de Wuhan, dans le centre de la Chine, point de départ il y a un an de la pandémie qui, à ce jour, a fait plus de 2,2 millions de morts. Dans ce marché, où étaient notamment vendus des animaux sauvages vivants, fermé depuis janvier 2020, il s’agit notamment de comprendre si le virus a été transmis à l’homme par un animal, et si oui lequel.

A Wuhan, l’équipe de l’Organisation mondiale de la santé, soumise au contrôle étroit des autorités locales, a “rencontré des personnes clés” et a “posé des questions pour aider à mieux comprendre des facteurs qui ont permis l’émergence du Covid”, a déclaré un de ses membres, Peter Daszak, dans un tweet. Même si un an s’est écoulé depuis la naissance de l’épidémie, M. Daszak a jugé que parler au personnel et voir le marché avait été “très informatif”. Les experts n’ont répondu à aucune question des journalistes, tenus à l’écart par les forces de l’ordre.

 

Après le marché et la ville de Wuhan, l’objectif des scientifiques est de “remonter le temps et de suivre les preuves”. Ils devraient échanger avec des confrères chinois, participer à des séminaires, analyser des prélèvements et des données médicales.

Une enquête confronté à un problème de taille: la volonté de la Chine de se débarrasser de toutes responsabilités sur l’origine du virus. Pékin est accusé d’avoir tardé à réagir face aux premiers cas. Le pouvoir communiste reste quasi-muet: Pékin minimise la portée de la mission des spécialistes étrangers, les garde à bonne distance de la presse et tente d’influencer l’enquête. Les médias chinois ont ainsi avancé une théorie, non démontrée, selon laquelle le virus aurait pu être importé en Chine, via des produits congelés.

Face au danger que représente l’inquiétante évolution de la pandémie, en particulier la circulation des nouveaux variants, plusieurs pays européens ont décidé d’accroître leurs mesures restrictives, notamment en matière de voyages. Si la Chine a pu limiter le nombre des morts sur son sol à 4.636, selon le comptage officiel, elle continue d’être particulièrement vigilante. Dimanche, elle a décidé d’interdire provisoirement l’entrée sur son territoire de ressortissants étrangers en provenance du Canada, même s’ils sont en possession de permis de séjour valides, a annoncé l’ambassade de Chine à Ottawa. Le reste du monde continue de lutter contre le virus et ses variants qui pourraient encore alourdir un bilan dramatique.