Plusieurs syndicats de police ont manifesté vendredi matin, 12 juin, à Paris, en descendant en voitures l’avenue des Champs-Elysées vers le ministère de l’Intérieur pour exprimer leur mécontentement suite aux annonces de Christophe Castaner lundi.
Une vingtaine de voitures ont descendu les Champs-Elysées en direction de la place Beauvau derrière une banderole affichant « Pas de police, pas de paix ».
Les policiers manifestaient à l’appel des syndicats Alliance, Synergie, SICP et Unsa.

Minute de silence et « Marseillaise »
Une minute de silence a été respectée à l’approche du ministère de l’Intérieur et de l’Elysée en hommage aux policiers décédés ou blessés en service. Les manifestants ont ensuite chanté « la Marseillaise ». Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance, a déclaré à la presse :
« Il n’y a pas que le ministre de l’Intérieur […] On est venu dire au président Macron qu’il doit soutenir, respecter, considérer sa police […] La police n’est pas raciste, la police est républicaine […], elle ne choisit pas sa délinquance, elle ne choisit pas la couleur de la délinquance […] et elle sauve des vies quelle que soit la couleur de la peau de l’individu. »

Dans toute la France, des policiers jettent leurs menottes à terre pour montrer leur colère
Christophe Castaner a reçu jeudi une partie des syndicats et doit encore en recevoir vendredi pour tenter de calmer leur colère après ses déclarations lundi sur les violences policières. Le ministre a prôné la « tolérance zéro » contre le racisme dans la police et annoncé l’interdiction de plusieurs techniques d’interpellation.

Les syndicats dénoncent une « stigmatisation » et reprochent notamment au ministre d’avoir annoncé l’interdiction de la « clé d’étranglement » sans mettre en place une méthode alternative.

Jeudi en fin de journée, des rassemblements de policiers en colère ont eu lieu dans plusieurs villes de France, lors desquels les participants ont à chaque fois symboliquement jeté à terre leurs menottes. Ce vendredi matin sur Franceinfo, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a estimé que la colère des policiers était « un mouvement d’humeur qui s’apaisera ».