Qu’est-ce qu’un masque de grossesse, à quoi est-il dû ?

Le masque de grossesse se caractérise par des taches brunes ou grises bleutées réparties en nappes irrégulières sur le visage. On le retrouve très souvent sur la partie centrale du visage (front, pommettes, lèvre supérieure) mais également sur les tempes, les joues et les maxillaires. Pour le Docteur Nadine Pomarède, dermatologue à Paris, les causes du chloasma (masque de grossesse) sont encore mal élucidées. Toutefois, les risques d’aggravation pendant la grossesse et l’accouchement, ou encore après la prise de certains traitements hormonaux, sont prouvés. À contrario, le masque de grossesse peut survenir sans être enceinte et sans prendre de contraceptifs. Plus surprenant encore, les hommes peuvent également le développer. Parmi les nombreuses causes du masque de grossesse, l’hérédité ou encore l’exposition au soleil sont les plus fréquentes. En effet, les rayons UV du soleil aggravent la pigmentation brune des taches pré-existantes.

À quel stade de la grossesse arrive le chloasma ?

Contrairement aux croyances populaires, le chloasma n’apparaît pas seulement vers le 4ème ou le 6ème mois de grossesse. « Le masque de grossesse peut même avoir débuté avant la grossesse ou survenir tout à la fin », assure Nadine Pomarède.

Peut-on prévenir le masque de grossesse ?

Pour prévenir le masque de grossesse, il est très important de se protéger du soleil. « La prévention consiste à éviter l’exposition au soleil mais cela reste assez compliqué d’autant que la lumière visible est aussi impliquée dans l’apparition du chloasma. Il ne s’agit donc pas seulement de l’exposition solaire de l’été », nous explique le docteur. Pour la spécialiste, l’application d’un SPF 50+ toutes les deux heures est primordiale : « Une protection solaire stricte est nécessaire, même en ville, dès le mois de mars. En été, on adopte systématiquement le chapeau et les lunettes de soleil. L’application d’un fond de teint ou d’un correcteur de teint procure aussi une protection solaire en ville.  Les soins cosmétiques dépigmentants ne peuvent être qu’un appoint mais ne peuvent en aucun cas traiter ou atténuer le masque de grossesse. »

Comment faire disparaître un masque de grossesse ?

Nadine Pomarède prévient : le traitement de ces taches est long, difficile et les récidives sont possibles. Toutefois, certaines astuces sont bonnes à connaître. Car, certains gestes aggravent le chloasma et doivent être évités à tout prix. En premier lieu, les gommages ou encore les épilations à la cire ou au fil en particulier sur la lèvre supérieure. La solution ? L’épilation au laser.

À la maison, et durant la grossesse, on applique des cosmétiques dépigmentants qui viendront limiter la surpigmentation (et non la faire disparaître complètement). « Les traitements sont réellement possibles après l’accouchement et l’allaitement », précise Nadine Pomarède. Parmi eux, l’application d’une préparation dépigmentante – prescrite par le médecin – à appliquer tous les soirs (ou un soir sur deux en fonction de la réactivité de la peau sur les taches pigmentées). « La préparation dépigmentante est le socle obligatoire de tout traitement du masque de grossesse mais elle ne peut suffire, à elle seule, à l’effacer complètement.

Quels sont les différents traitements en institut pour faire disparaître le masque de grossesse ?

Plusieurs traitements sont possibles en clinique dermatologique. Parmi eux, des séances de peelings superficiels dépigmentants. Une technique qui doit être proposée uniquement lorsque le masque de grossesse s’accompagne de rougeurs.

Si la présence de rougeurs est constatée, des séances de laser vasculaire – afin de traiter la rosacée – ou encore des séances de micro needling associées à de l’acide tranexamique sont à envisager. Autre alternative, les lasers fractionnés. Mais attention, ces derniers peuvent induire des hyperpigmentations réactionnelles sur les peaux foncées. « Au DermoMedicalCenter, après une analyse cutanée le médecin définit un plan de traitement sur-mesure en tenant compte de la présence ou non de rougeurs associées aux taches brunes mais aussi de l’ancienneté des taches et de la couleur naturelle de la peau », nous explique Nadine Pomarède.

Les effets des différentes techniques sont longs à obtenir. Il est important d’être patient, régulier et de ne surtout pas abandonner. « Même après l’obtention de résultats, il faut continuer à se protéger du soleil et appliquer un produit SPF 50+ régulièrement tout au long de la journée. », conclut la dermatologue.

(Elle)