Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a de nouveau menacé mardi de rendre “obligatoire” pour les soignants la vaccination contre le Covid-19 en septembre si le “travail de conviction” n’a pas été suffisant pendant l’été.

“Je ne peux pas prendre le risque d’avoir des vagues de Covid dans les Ehpad, d’être obligé de refermer les Ehpad, d’être obligé de dire à des dizaines, des centaines de milliers de personnes âgées qui n’ont rien demandé qu’elles ne peuvent plus voir leurs familles, qu’elles ne peuvent plus sortir, et compter les malades et les victimes dans les Ehpad parce qu’il y aurait une peur qui n’aurait pas pu être combattue et vaincue”, a dit M. Véran à l’antenne de franceinfo.

Rappelant la nécessité de passer par la loi si la vaccination des soignants devait devenir obligatoire, il a affirmé: “On a donné la date de septembre, on se donne l’été pour que tout le monde ait eu le temps de faire son choix, après quoi, si la vaccination est insuffisante, nous irons vers une vaccination obligatoire”.

Le ministre a cité l’obligation vaccinale contre l’hépatite B pour travailler à l’hôpital ou encore celle contre la fièvre jaune pour se rendre en Guyane.

M. Véran avait déjà, le 17 juin, agité cette menace de vaccination obligatoire, rappelant que les soignants en ville étaient couverts à 85 % et ceux travaillant en Ehpad à 50 %.

“Je ne veux pas incriminer les soignants, leur travail est compliqué et ils en ont ras-le-bol, ils ont eu une année très difficile”, a-t-il expliqué. Mais, a-t-il ajouté, “la seule manière de s’en sortir et de reléguer le Covid aux oubliettes, c’est de protéger les plus fragiles d’entre nous, ceux qui, même vaccinés, gardent un risque, faible, de décéder ou de faire une forme grave”.

Interrogé sur la demande des médecins généralistes de disposer de la liste de leurs patients vaccinés, le ministre a assuré que la Cnil allait rendre jeudi un avis favorable.

“Ils l’auront, je vous le dis, moi je souhaite ardemment, je demande à la Cnil de me laisser la possibilité d’envoyer aux médecins généralistes la liste de leurs patients qui ont été vaccinés de manière à ce qu’ils puissent mobiliser ceux qui ne l’ont pas été”, a poursuivi M. Véran.