La rumeur risque de courir tout au long du mandat de Joe Biden. Toujours dans le déni au sujet de sa défaite à l’élection du 3 novembre denier, Donald Trump va-t-il tenter de prendre sa revanche et reconquérir la Maison Blanche en 2024 ?

Déjà, lors du G20 le 21 novembre, le milliardaire républicain avait lancé la machine à suspense devant les autres chefs de grandes puissances. Il se réjouissait alors « de travailler à l’avenir et pour une longue période » avec eux.

Ce mercredi, le fantasque futur-ex président des Etats-Unis a continué sur cette ligne mais de manière moins ambiguë. « Ce furent quatre années fantastiques. Nous essayons de faire quatre ans de plus. Sinon, je vous reverrai dans quatre ans », a-t-il déclaré mardi soir, lors d’une fête de Noël à la Maison Blanche, qu’il devra quitter le 20 janvier prochain.

L’événement, en présence de responsables du parti républicain, n’était pas ouvert à la presse mais une vidéo de son discours a circulé peu après. Dans cet étrange climat où le prochain président démocrate prépare son équipe et l’actuel républicain relaie, de plus en plus seul, des théories du complot, Washington spécule sans fin.

Et s’il l’annonçait le jour de la passation de pouvoir ?

Selon NBC, Donald Trump a évoqué avec des proches la possibilité d’annoncer le lancement de sa campagne pour 2024 le 20 janvier, jour de la prestation de serment de Joe Biden, à laquelle il n’assisterait donc pas.

L’ancien homme d’affaires se dit un peu superstitieux. En 2017, il avait fait déposer le dossier en vue d’une nouvelle candidature en 2020 dès le 20 janvier, jour de sa prise de sa fonction. Fidèle à son sens de la provocation, il pourrait aussi profiter de l’occasion pour utiliser une recette qu’il affectionne particulièrement: la contre-programmation. A plusieurs reprises, durant son mandat, il avait boycotté le dîner de l’Association des correspondants de la Maison Blanche et organisé, le même soir, un meeting de campagne.

Une annonce de candidature pour 2024 lui permettrait, bien sûr, de rester à court terme au centre du jeu. Mais le chemin sera semé d’embûches. Dès le 20 janvier, il deviendra « ex-président » et l’équation changera radicalement.

La crainte qu’il inspire parmi les élus républicains et l’attention médiatique dont il bénéficie (et raffole) s’amenuiseront considérablement. Tous les yeux se tourneront vers son successeur, bien sûr, mais aussi vers les sénateurs ou gouverneurs, qui, au sein de son propre parti, trépignent et rêvent de se lancer dans la course. « A ce stade, nous n’avons pas vu de fraude à une échelle susceptible de changer le résultat de l’élection », a d’ailleurs lancé mardi le ministre de la Justice Bill Barr, un ultra-conservateur de 70 ans qui fait pourtant partie de la garde rapprochée du président.

En 2024, Trump aura 78 ans

Comme il le rappelle à coups de tweets, Donald Trump n’a toutefois pas subi la déroute dans les urnes que lui prédisaient certains et peut revendiquer un solide socle de sympathisants.

VIDEO. Donald Trump quittera la Maison Blanche si la victoire de Joe Biden est confirmée

En théorie, rien ne l’empêche de tenter de nouveau sa chance en 2024. La Constitution américaine interdit d’assumer plus de deux mandats, mais en faire deux non-consécutifs est une possibilité. Un seul homme a réussi ce pari : Grover Cleveland, à la fin du XIXe siècle. Elu en 1884, il fut battu en 1888, puis élu de nouveau en 1892. Il est, dans les livres d’histoire, à la fois le 22e et le 24e président des Etats-Unis.

Grover Cleveland avait 56 ans au début de son deuxième mandat. Donald Trump en aurait 78.