La 66e édition du Concours Eurovision de la chanson se tient à Turin du 10 au 14 mai 2022. Zoom sur une compétition peu ordinaire, certainement riche en émotions.
Nul doute que les téléspectateurs s’en souviennent encore. L’an dernier, la France manquait de peu la victoire à l’Eurovision. Seulement 25 points séparaient Barbara Pravi (Voilà) de Måneskin, le groupe italien vainqueur (Zitti e buoni). Une finale, diffusée le 22 mai, qui avait fédéré 5,49 millions de téléspectateurs pour une part d’audience de 31,4 %, soit le meilleur score en dix ans. Victorieuse, l’Italie s’apprête donc à accueillir le Concours Eurovision 2022 (une première depuis 1991) à Turin, dans un contexte international tendu.
À quoi ressemblera le show ?
Pas de changement du côté des commentateurs : Laurence Boccolini – déjà présente au micro en solo pour les demi-finales –, et Stéphane Bern rempilent lors de la finale, tandis qu’Élodie Gossuin sera de retour pour annoncer les points du jury français. L’animation du show est confiée à Alessandro Cattelan, un animateur italien, mais aussi à Laura Pausini, célèbre pour son tube La Solitudine et, surprise, Mika, l’ex-coach de The Voice !
Combien de pays sont en compétition ?
Quarante pays vont ainsi tenter de succéder aux gagnants transalpins, lors des demi-finales (les 10 et 12 mai) – pour celles et ceux qui doivent encore obtenir leur ticket d’entrée pour l’ultime round – et lors de la finale, le 14 mai. La France est qualifiée d’office pour cette dernière étape, étant l’un des cinq principaux contributeurs financiers et diffuseurs de l’Eurovision.
Un titre en breton pour la France : une première ?
Attention ! Cette participation 2022 de la France ne se fera pas en français : les représentants hexagonaux Alvan & Ahez (Sterenn Diridollou, Alexis Morvan Rosius (dit “Alvan”), Marine Lavigne et Sterenn Le Guillou), sélectionnés en mars dernier, interpréteront Fulenn (“jeune fille” en français), un titre électro rock, 100 % en breton. Ce n’est pas la première fois que les concurrents français entonnent dans une langue régionale : en 2011, par exemple, Amaury Vassili chantait Sognu en corse, et en 1996, Dan Ar Braz reprenait en chœur Diwanit bugale… en breton !
L’Ukraine sera-t-elle présente ?
Bien que le conflit russo-ukrainien ait débuté fin février, le pays sera présent. Ses représentants, le groupe Kalush Orchestra, avaient eu le temps d’être désignés pour représenter l’Ukraine quelques jours seulement avant la guerre, avec la chanson Stefania aux accents folks. La Russie, quant à elle, est exclue du Concours. Une décision prise par l’Union européenne de radio-télévision, qui supervise l’Eurovision. “Au regard de cette crise ukrainienne sans précédent, la présence d’une candidature représentant la Russie discréditerait la compétition“, assumait l’organisme, qui défend l’aspect apolitique de la compétition.
Qui peut l’emporter ?
C’est la grande inconnue. Si en temps normal, une tendance se dégage chez les parieurs anglais et chez les fans, une victoire symbolique de l’Ukraine n’est pas à écarter, si tant est que jurés et public décident de lui apporter un soutien symbolique. Dans le cas contraire, l’Italie peut viser le doublé avec Mahmood & Blanco (Brividi), tandis que la Suède a un coup à jouer avec Cornelia Jakobs et Hold me closer. Côté hexagonal, et après ses récents succès, la France est attendue au tournant avec Fulenn, une véritable contre-proposition artistique en comparaison du classicisme assumé de Barbara Pravi. Si rien n’est acquis côté victoire, Alvan & Ahez pourraient se classer dans les dix premiers du classement. Voire plus.